Edouard Philippe a jugé mardi devant les députés LREM que "s'engager" dans la révision constitutionnelle sans l'accord du Sénat à majorité de droite "n'aurait pas de sens", selon des propos rapportés.
A la veille de sa deuxième déclaration de politique générale, où il doit préciser le calendrier des réformes de l'acte II du quinquennat, le Premier ministre a assuré que la question de la révision constitutionnelle était encore "ouverte". "Il est nécessaire d'avoir un accord du Sénat. Si on n'a pas la certitude d'aboutir, s'engager dans ce process(us) n'aurait pas de sens", a-t-il indiqué devant le groupe majoritaire, d'après des participants.
Le projet de révision constitutionnelle comprend un assouplissement du référendum d'initiative partagée (RIP), l'inscription du principe de préservation de l'environnement et la possibilité d'une différenciation territoriale. "Cela ne transforme pas le quotidien des Français", a encore estimé le locataire de Matignon. D'autres mesures de la réforme des institutions - introduction d'une dose de proportionnelle et baisse du nombre de parlementaires - figurent dans des projets de loi organique et ordinaire, plus simples à faire adopter, mais qu'il n'a pas évoqués.
Une déclaration de politique générale devant les sénateurs
"Parce que cette question est encore ouverte, des considérations en découlent" sur l'examen au Parlement d'autres textes, dont celui sur la bioéthique qui comprend l'ouverture de la PMA. Son sort est donc lié à celui de la révision constitutionnelle, "premier embranchement", a précisé Edouard Philippe.
Fait rare - et même une première avec un Sénat contrôlé par l'opposition - le Premier ministre fera aussi sa déclaration jeudi devant les sénateurs, qui devront voter. "Il y a un intérêt à voir comment les uns et les autres se positionnent", a souligné le chef du gouvernement, relevant que le Sénat est "très très divers".
Pour ce discours, "j'ai besoin de consulter et ce travail n'est pas encore achevé (...) J'ai écrasé hier soir le projet sur lequel je travaillais depuis une semaine. Je ne veux pas parler de tout; je ne veux pas évoquer toutes les politiques publiques et toutes les priorités car ce serait trop long et illisible", a encore déclaré le Premier ministre. "Je voudrais expliquer le sens de pourquoi il y a une deuxième déclaration de politique générale: ce n'est pas une remise en cause de la constance des engagements du président de la République au cours de l'élection présidentielle. Il s'agit de préciser le calendrier car cela donne de la lisibilité, et expliquer le choix", selon lui.