Élu lundi par ses collègues LREM pour briguer la présidence de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand est quasiment assuré de l'emporter. Lundi, dans une interview à Libération, le député du Finistère a indiqué qu'il ne démissionnerait pas s'il était élu au Perchoir et mis en examen dans l'affaire des Mutuelles de Bretagne, pour laquelle une deuxième plainte est toujours à l'instruction.
"Ce serait un déséquilibre total si demain tous les parlementaires étaient mis dans la main de la seule autorité judiciaire", a répondu Richard Ferrand. "De plus, il y a une différence radicale entre une mise en examen qui procède de réquisitions du parquet, qui dit après enquête qu'il y a infraction à la loi, et ce qui procède simplement d'une plainte avec constitution de partie civile qui relève de la mécanique judiciaire", a-t-il poursuivi.
Une plainte déposée par Anticor. En octobre dernier, la justice a classé sans suite l'enquête qui visait l'ancien ministre de la Cohésion des territoires, en invoquant la prescription de l'action publique. En novembre, l'association Anticor a déposé plainte à Paris afin d'obtenir la désignation d'un magistrat pour enquêter sur l'affaire. "Rien ne dit qu'elle aboutira à une mise en examen", a réagi Richard Ferrand auprès de Libération. "Quoi qu'il en soit, une décision procédurale n'a pas vocation à décider de l'exercice d'un mandat parlementaire".
Soupçons de favoritisme. Révélée par l'hebdomadaire satirique Le Canard enchaîné, l'affaire, qui avait écourté le passage de Richard Ferrand au gouvernement, porte sur le bien immobilier acquis par sa compagne, l'avocate Sandrine Doucen, puis loué aux Mutuelles de Bretagne, dont il était alors le directeur général (1998-2012). Anticor soupçonne Richard Ferrand d'avoir profité de sa fonction pour favoriser sa compagne, qui aurait financé l'acquisition de locaux, d'une valeur de 375.000 euros, par les loyers des Mutuelles de Bretagne.