L'exécutif est à la recherche d'un rebond (et d'un nouveau ministre de l'Intérieur). Et dans le remaniement qui s'annonce, Richard Ferrand, président (LREM) de l'Assemblée nationale, estime, dans une interview au Journal du dimanche, qu'il a un rôle à jouer. Il aspire aussi à un "nouveau souffle" dans la future politique d'Emmanuel Macron.
Si l'an I du quinquennat Macron a été celui des "fondations", où "les masses de granit ont été posées", Richard Ferrand aspire à un an II qui "fédère davantage" et "poursuit l'intensité des réformes". "Il y a eu beaucoup de malentendus", notamment sur la question de la France rurale, concède l'ancien chef de file des députés LREM à l'Assemblée. "À nous de nous réconcilier avec les territoires. [...] Cela peut se traduire par une place plus visible de ces enjeux dans le prochain remaniement. C'est ce que j'attends de l'exécutif", explique celui qui occupe le Perchoir de l'Assemblée depuis le 12 septembre dernier.
"Il faut un nouveau souffle". "La première phase a été d'une grande verticalité, mais elle était nécessaire", reconnaît-il, balayant les critiques qualifiant la pratique du pouvoir trop "jupitérienne" d'Emmanuel Macron. "Aujourd'hui nous devons davantage nous appuyer sur toutes les forces de progrès et de transformation", précise Richard Ferrand. Il appelle à "un nouveau souffle" à donner au projet initial du gouvernement : "nous devons libérer, protéger et unir". "Des partenaires de la société civile ont eu le sentiment qu'il y avait une noblesse de robe qui s'adressait au Tiers État. Rien n'est plus faux", affirme Richard Ferrand.
Des liens distendus entre Macron et Collomb ? "De pures balivernes", affirme Ferrand. Fidèle au discours du gouvernement, Richard Ferrand le répète : le choix de Gérard Collomb de quitter le ministère de l'Intérieur pour retourner à Lyon ne marque pas une crise politique. "Son choix de retourner à Lyon est un choix personnel. Il a magnifiquement rempli ses deux missions : la sortie de l’État d’urgence, la mise en œuvre de la loi Asile -immigration", estime le président de l'Assemblée nationale. "J'entends que les liens avec le Président seraient distendus. Ce sont de pures balivernes. Leurs liens sont indéfectibles. D'ailleurs, ils iront ensemble en Arménie la semaine prochaine".