Ils ont déposé plainte pour calmer les voyous. Sans résultat, bien au contraire. Une famille de Roubaix, terrorisée par des petits trafiquants depuis plusieurs mois, a été une nouvelle fois victime de menaces et, le week-end dernier, la voiture du couple a été brûlée. La mairie est donc intervenue en urgence pour reloger la famille et ses quatre enfants dans un hôtel de la ville. Invité mercredi d'Europe 1, le maire de Roubaix, Guillaume Delbar (UMP), a appelé le ministre de l'Intérieur à l'aide, évoquant un manque de moyens.
"Que l'on ne soit pas résigné ! Moi, je suis motivé !" A la question "existe-t-il des zones de non-droit" dans sa ville, l'édile l'avoue : "oui, il y a un certain nombre de rues où la police ne va quasiment plus. Je ne me sens pas impuissant, mais j'appelle à ce que l'on change de méthode. J'ai été élu il y a un an pour faire changer les choses. J'ai fait des propositions au ministre de l'Intérieur au mois d'août, qui sont restées lettre morte", a-t-il regretté, avant d'avancer quelques pistes de réflexion : "je sais qu'il faut sans doute une nouvelle répartition des compétences entre la police municipale et nationale. Mais je demande, notamment dans ces zones de sécurité prioritaires (ZSP) créées en 2012, à ce que l'on mette des moyens nouveaux, que l'on change les méthodes et que l'on ne soit pas résigné ! Moi, je suis motivé !"
"Le couple police-justice doit mieux fonctionner". Pour illustrer les problèmes qu'il rencontre au quotidien, Guillaume Delbar a notamment dénoncé l'existence de dealers de drogue qui font tranquillement leur trafic à moins de 300 mètres… du commissariat de police : "le couple police-justice doit mieux fonctionner. On doit travailler ensemble mais, surtout, il ne faut pas se montrer résigné car le signal que l'on donne au petit délinquant quand on laisse des gens dealer au vu et au su de tout le monde, c'est que tout est permis".