EDF fait de la résistance quant à la fermeture de Fessenheim. Une résistance dont ne veut pas entendre parler Ségolène Royal. "Il n'y aura pas de nouveau délai", a-t-elle assuré.
Ségolène Royal a demandé à plusieurs reprises au PDG d’EDF Jean-Bernard Levy la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim. Mais le groupe fait de la résistance. "Je ne lui accorderai pas de nouveau délai. Les échéances doivent être tenues. Le décret d’arrêt de fonctionnement de Fessenheim doit être pris avant la fin de l’année 2016. Et, je n’ai aucune raison de mettre en doute la parole du PDG d’EDF qui, quand il a eu son mandat, m’a assuré que ce serait fait", a affirmé sur Europe 1 jeudi matin la ministre de l'Environnement, de l'Energie et de la Mer.
Aucun délai supplémentaire.La ministre ne tolérera donc aucun délai. Elle a en effet expliqué que "le processus doit être tenu et il n’y a aucune raison qu’il ne le soit pas". Sauf que du côté de Jean-Bernard Levy, cela bloque. Il souhaite obtenir une indemnisation adaptée à la fermeture de Fessenheim car il a des actionnaires suisses et allemands. Le PDG d’EDF réclame donc deux à trois milliards d’euros de compensation mais la ministre de l’Environnement, de l’Energie et de la Mer ne lui en a proposé que 100 millions. Un montant sur lequel est revenue jeudi matin la ministre. "Le PDG d’EDF dit que 100 millions d’euros est une aumône. Je pense que les Français qui entendent cela n’ont pas le même sens de l’argent que lui", a vivement critiqué Ségolène Royal qui a justifié son choix. "L’Etat ne peut pas augmenter ce montant car il faut protéger les consommateurs et les contribuables. EDF est la propriété de 85% des Français et l’Etat en est actionnaire".
Qui paiera le démantèlement ? Pour Ségolène Royal, "il est donc raisonnable de fermer Fessenheim qui est la plus vieille centrale, elle aura 40 ans l’année prochaine. Les consommateurs d’énergie ont payé pendant 40 ans le prix de cette électricité, et ils ne paieront pas le prix du démantèlement de la centrale".