Entre ces deux-là, le torchon brûle. La ministre de l'Environnement Ségolène Royal a assuré mercredi qu'elle ne polémiquait pas, en réponse au Premier ministre Manuel Valls qui lui reprochait en matinée d'affaiblir "l'autorité de l'État" en continuant à exprimer son opposition à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes.
"Je ne polémique pas, moi, je cherche des solutions", a déclaré Ségolène Royal à sa sortie du conseil des ministres, assurant que "[sa] ligne, ça a toujours été la réconciliation entre la protection de l'environnement et le développement économique".
"Ce n'est pas n'importe quelle personnalité, Ségolène Royal". Interrogé sur France Inter mercredi matin, M. Valls avait répété sa détermination à évacuer "progressivement" le site de Notre-Dame-des-Landes "à partir de cet automne". "Cela se fera", avait-il assuré. À la question "La parole de Ségolène Royal affaiblit-elle l'autorité de l'État ?", le Premier ministre a répondu : "Oui. Bien sûr, quand on s'exprime, et ce n'est pas n'importe quelle personnalité, Ségolène Royal". Il a assuré respecter la parole de sa ministre de l'Environnement, mais souligné qu'il fallait aussi "respecter la parole de l'État".
Un projet "indéfendable". Pour sa part le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll a assuré que ce sujet n'avait pas été abordé en Conseil des ministres. Sur la question de Notre-Dame-des-Landes, Ségolène Royal avait notamment indiqué dimanche qu'il ne serait "pas judicieux de mobiliser des forces de l'ordre aujourd'hui pour défendre un projet qui n'est pas défendable et pour lequel il y a d'autres solutions, plus intelligentes et plus pragmatiques". Elle avait estimé que le référendum local qui s'est soldé par une victoire du "oui" au projet controversé "n'était pas la bonne question".