La France doit "sortir de la guerre de religion" sur le nucléaire, a déclaré au Mondele nouveau ministre de la Transition écologique François de Rugy, annonçant aussi des arbitrages "assez précis" dans la future feuille de route énergétique du pays.
"Le risque nucléaire n'est pas un petit risque". A la question "le nucléaire est-il encore une 'énergie d'avenir', comme le disait Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle ?", l'ancien candidat à la primaire de la gauche de 2017, qui prônait une sortie de l'atome d'ici à 2040, a répondu "spontanément, ma réponse est non. Mais il faut sortir de la guerre de religion". "L'important est de savoir quelles sont les données économiques dans le domaine du nucléaire et dans le domaine des énergies renouvelables. De savoir aussi quelles sont les données en matière de sûreté. Le risque nucléaire n'est pas un petit risque qu'on peut balayer d'un revers de la main", a-t-il développé dans cet entretien mis en ligne lundi.
50% de nucléaire en 2025 ? Irréalisable, selon Rugy. Réduire à 50% la part du nucléaire dans le mix électrique national, au profit des renouvelables, "ce n'était plus possible" en 2025, objectif de la loi de 2015, "sauf à augmenter les émissions de gaz à effet de serre en maintenant, voire en ouvrant, des centrales à énergie fossile", a-t-il dit. "La programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) qui sera présentée fin octobre devra trouver le chemin(...) dans le meilleur calendrier", a-t-il ajouté, sans commenter l'échéance de 2035 récemment évoquée par Edouard Philippe.
"Arrêter d'autres réacteurs que Fessenheim". Interrogé sur l'inscription dans la PPE d'une liste des réacteurs à fermer, il estime qu'"on ne peut pas toujours renvoyer les choix à plus tard. On dira les choses de façon assez précise, avec des étapes (...) Quoi qu'il en soit, il faudra arrêter d'autres réacteurs que Fessenheim".
Vers la construction de nouveaux EPR ? Sur la construction de nouveaux EPR en France, réclamée par EDF en plus de celui de Flamanville, "il faudrait déjà qu'EDF fasse la démonstration que l'EPR fonctionne, ce qui n'est pas encore le cas", a-t-il dit. "Personne n'est capable de garantir sa date de mise en service. Il faudrait également démontrer que l'EPR est compétitif au niveau des coûts."