Au cœur des préoccupations des Français pour l'élection présidentielle dans 15 jours, le pouvoir d'achat, et plus particulièrement la question des salaires, est central dans les programmes des candidats à la succession d'Emmanuel Macron. Augmentation du Smic, réduction des cotisations sociales, révision des grilles de salaires par secteur... Tous souhaitent augmenter les salaires, mais leurs méthodes diffèrent.
À l'occasion de la sortie de nos Playlists de la présidentielle (celle sur les salaires est à retrouver en cliquant ici ou en bas de cet article), Europe 1 vous résume plusieurs propositions des prétendants à l'Élysée.
Anne Hidalgo
C'est la toute première proposition de son programme, une "priorité absolue" : augmenter les salaires. L'actuelle maire de Paris souhaite augmenter le Smic de 15%, et convoquer "une conférence sur les salaires avec les organisations patronales et syndicales". De plus, Anne Hidalgo affirme qu'une "révision des grilles de qualification dans les conventions collectives sera opérée".
La candidate socialiste veut aussi réduire les différences salariales entre les plus hauts et les plus bas salaires dans une même structure.
Yannick Jadot
L'écologiste Yannick Jadot souhaite porter le Smic à 1.500 euros nets par mois, contre 1.269 euros nets depuis janvier. "Nous légiférerons pour l’obligation de renégociation de grilles de salaires rebasées sur le Smic dès lors que le minima conventionnel se trouve inférieur au Smic", détaille son programme.
Europe Écologie-Les Verts prévoit également de dégeler la valeur du point d'indice, qui sert à calculer la rémunération des agents publics, sans calendrier précis.
Marine Le Pen
La candidate du Rassemblement national promet une hausse des salaires, mais ne souhaite ni augmenter le Smic, ni prendre "aucune mesure qui soit une contrainte pour les entreprises qui ne pourraient pas y faire face". Dans son programme, Marine Le Pen mise sur une augmentation générale des salaires.
En revanche, si elle est élue, elle souhaite "permettre aux entreprises une hausse des salaires de 10% (jusqu'à trois Smic) en exonérant cette augmentation de cotisations patronales".
Emmanuel Macron
Durant son mandat, le gouvernement a refusé avec constance tout "coup de pouce" au Smic, se contentant des hausses automatiques prévues par la loi. Pour booster le pouvoir d'achat des salariés, Emmanuel Macron a privilégié la mise en place de primes exonérées d'impôt et de cotisations sociales. Et les branches ont été invitées à relever leurs minima lorsque ceux-ci sont inférieurs au Smic.
Dans son programme, le président-candidat affirme que "tous les salariés verront leur salaire augmenter". Pour cela, l'actuel chef de l'État entend réduire les cotisations sociales. Une proposition financée "par une hausse de moindre ampleur de la CSG", la contribution sociale généralisée.
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Jean-Luc Mélenchon
Seul candidat de gauche à passer la barre des 10% dans les sondages, Jean-Luc Mélenchon promet, s'il est élu, de porter le Smic à 1.400 euros nets.
Afin d'augmenter les salaires et de réduire les inégalités salariales au sein des entreprises, le candidat de La France insoumise veut également "organiser une conférence sociale pour revaloriser en matière de salaires, de conditions de travail et de parcours professionnels, les métiers occupés majoritairement par des femmes dans les secteurs du soin, du lien et du contact".
À l'instar d'Anne Hidalgo, l'insoumis souhaite "fixer un salaire maximal autorisé pour limiter l'écart de 1 à 20 entre le salaire le plus bas et le salaire le plus haut" au sein d'une même entreprise.
Valérie Pécresse
Pour "libérer le pouvoir d'achat", Valérie Pécresse promet une hausse de 10% en cinq ans, des salaires inférieurs à 2.800 euros nets, et la possibilité de convertir les jours de RTT en salaire. "Dès juillet 2022, les salaires seront augmentés de 3% par la baisse des cotisations vieillesse", assure par ailleurs la candidate des Républicains. Dans l'idée de "travailler plus pour gagner plus", la présidente de la région Île-de-France souhaite défiscaliser les heures supplémentaires.
Devant la Confédération des petites et moyennes entreprises mi-mars, elle a proposé une conférence annuelle sur les salaires, dont la première aurait lieu en juin, si elle est élue. "D'ici 2023, la hausse pourrait être de 5%", a-t-elle précisé.
Fabien Roussel
Tout comme Yannick Jadot, Fabien Roussel souhaite augmenter le Smic de 10% "pour atteindre rapidement les 1.500 euros nets par mois". De plus, "la loi imposera qu’aucune branche professionnelle ne puisse décider d’un seuil minimum inférieur au Smic, et que ce seuil soit automatiquement réévalué avec le Smic".
Dans son programme, le candidat du Parti communiste français précise aussi qu'il veut augmenter les salaires de la fonction publique, à raison de 30%.
Éric Zemmour
Pas d'augmentation du Smic non plus pour le candidat d'extrême droite Éric Zemmour, dont la principale proposition dans le domaine consiste à baisser la CSG pour une partie des salariés jusqu'à 2.000 euros, afin de rendre un 13e mois aux Français, soit 100 euros de plus par mois. Une mesure financée "par la suppression des aides sociales non contributives pour les étrangers extra-européens".
Le candidat du parti Reconquête ! entend par ailleurs revaloriser les salaires des enseignants, en "attribuant des primes d'excellence professorale".
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