Semaine compliquée pour Marine Le Pen, entre un procès intenté par son père, puis l’annonce du renvoi en correctionnelle du FN pour le financement des campagnes présidentielle et législative 2012. Et pourtant, la présidente du parti se tait.
Un absence médiatique. Elle se cache. Sa discrétion médiatique est organisée. Chaque semaine, c’est la même histoire ; Marine Le Pen donne une interview, radio ou télé, puis disparaît. À son agenda cette semaine un seul rendez-vous public : le Salon de l’élevage ce vendredi à Clermont-Ferrand.
La campagne du silence. Marine le Pen fait une campagne par le vide. "Nous n’avons pas besoin des journalistes", plastronne son entourage. De fait, elle se maintient à haut niveau dans les sondages, tout le monde a intégré sa présence au second tour et pourquoi se fatiguer quand Nicolas Sarkozy fait campagne sur ses fondamentaux, immigration et identité. Marine Le Pen s’est même accordée quelques jours de vacances, la semaine dernière dans son fief de la Trinité-sur-Mer. Elle en a profité pour faire quelques photos sur un voilier, capitaine tenant la barre. Un cliché qui deviendra un visuel de sa campagne présidentielle, quand elle aura décidé de la lancer, c’est-à-dire le plus tard possible.
L'injustice comme levier de mobilisation. Les affaires n’ont aucun effet négatif, à l’inverse elles auraient plutôt un bénéfice politique. Il suffit d’entendre la contre-attaque du Front national qui dénonce le renvoi en correctionnel du parti comme une tentative de plus pour l’empêcher d’atteindre le pouvoir. Après "le front républicain" aux régionales, voilà que le pouvoir judiciaire joint ses efforts aux politiques pour barrer la route de Marine Le Pen. L’injustice, c’est Marine Le Pen qui en est victime, c’est du moins comme cela que le ressent la grande majorité des soutiens du FN. Les affres judiciaires sont donc devenues un puissant levier de mobilisation.
Plus populaire après une condamnation judiciaire ? Comparaison ne vaut pas raison, mais aux Pays-Bas, un institut très sérieux a étudié sur un panel très large la popularité de Geert Wilders, le leader d’extrême droite, avant et après une condamnation, c’est contre-intuitif mais il était plus populaire après sa condamnation.