La candidate RN à la présidentielle Marine Le Pen a appelé vendredi à "ne pas traiter par dessus la jambe" les conséquences potentiellement "terrifiantes" sur le pouvoir d'achat des Français que pourraient avoir les sanctions contre la Russie, au début de l'invasion militaire russe en Ukraine. "Je dis attention à la nature des sanctions (...). Si nous en sommes les victimes, ça n'a aucun sens", a souligné Marine Le Pen sur BFMTV et RMC, affichant son souci de "la protection des Français sur le plan économique".
"Des conséquences terrifiantes pour le pouvoir d'achat des Français"
"Il est évident que selon la nature des sanctions prises, il peut y avoir des conséquences terrifiantes sur le pouvoir d'achat des Français, notamment dans le domaine de l'énergie et des matières premières", a-t-elle ajouté. "Il ne faut pas traiter cela par dessus la jambe. Les Français sont extrêmement fragilisés aujourd'hui en raison de l'effondrement de leur pouvoir d'achat et de la hausse des prix de l'énergie. Si on ne tient pas compte de cette situation, on va se retrouver avec des prix qui vont doubler, voire pire", a-t-elle mis en garde.
Marine Le Pen a de nouveau condamné "sans ambiguïté la violation de l'intégrité et de la souveraineté de l'Ukraine" par la Russie et appelé à "essayer de trouver les voies d'une résolution diplomatique de cette crise". "Clairement la Russie a dépassé la ligne rouge (...) Ce que Vladimir Poutine a fait est éminemment condamnable, ça change en partie la vision que peux avoir de lui", a assuré la candidate RN qui est, comme l'autre candidat d'extrême droite Eric Zemmour et le candidat LFI Jean-Luc Mélenchon, sur la défensive pour des positions jugées pro-russes, plus difficiles à assumer par temps de guerre.
C'est aux Occidentaux de "trouver les solutions"
Elle avait été reçue par Vladimir Poutine lors de la campagne présidentielle de 2017, et en 2014 le RN avait eu recours à un prêt russe de neuf millions d'euros, qu'il est toujours en train de rembourser. Interrogée pour savoir si, comme le Premier ministre britannique Boris Johnson, elle qualifierait Vladimir Poutine de "dictateur", elle a parlé de "régime autoritaire, historiquement", remarquant qu'"on juge avec nos normes qui sont des normes occidentales".
Est-il un "tueur" comme l'a dit le président américain Joe Biden ? "Tous ces adjectifs ne régleront pas la situation. La Russie est une grande puissance, une grande puissance nucléaire, et elle est sur notre continent, c'est donc à nous de trouver les solutions pour vivre avec", a fait valoir Marine Le Pen. Elle a estimé qu'il faut "bien sûr" accueillir, "sous l'égide du Haut commissariat aux réfugiés" des Nations unies, les réfugiés ukrainiens qui souhaiteraient venir en France, car "il faut respecter la Convention de Genève".