La Société générale et HSBC avaient sans doute "de bonnes raisons" de fermer les comptes bancaires du Front national et de Marine Le Pen, a déclaré samedi le ministre de l'Économie et des Finances.
"Je fais confiance aux institutions bancaires". Bruno Le Maire, qui s'exprimait sur France Inter, a précisé qu'il recevrait lundi des conclusions du gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, chargé de faire la lumière sur ce dossier. "Si la Société générale ferme les comptes du Front national, et par ailleurs je rappelle qu'une autre banque [HSBC] a fermé aussi les comptes personnels de Marine le Pen, c'est qu'elle a de bonnes raisons de le faire", a-t-il dit. "Je fais confiance aux institutions bancaires françaises", a ajouté Bruno Le Maire.
La fermeture de plusieurs comptes de fédérations. Selon les dirigeants frontistes, la SocGen les a prévenus par une lettre datée du 27 juillet dernier et les comptes du parti ont été clôturés le 10 novembre. Une quinzaine de fédérations ont subi la même contrariété. Marine Le Pen a par ailleurs dit avoir été avertie mercredi par HSBC de sa volonté de fermer un compte personnel, sans autre explication selon elle que "le manque d'informations sur l'origine des fonds".
La présidente du parti d'extrême droite s'est insurgée mercredi, lors d'une conférence de presse, contre les décisions des deux établissements, qu'elle a qualifiées de "fatwa bancaire" et de "tentative d'étouffement".
Des décisions "sans aucune considération politique". La Société générale a réfuté les accusations du FN dans un communiqué publié mercredi. "Les décisions du groupe Société générale en matière d'ouverture et fermeture de compte sont de nature exclusivement bancaire (...), et donc sans aucune considération politique", pouvait-on lire dans ce communiqué. "Les relations que nous entretenons avec eux sont régies par un ensemble d'obligations réglementaires auxquelles nous nous conformons", a pour sa part réagi HSBC via une porte-parole.