Le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll a accusé vendredi soir l'ancien ministre de l'Economie Arnaud Montebourg de "parler comme Mélenchon" lorsqu'il parle de "sarkhollandisme" et propose de retransférer des pouvoirs européens aux Etats.
"Lui aussi il va s'y mettre ?" "J'entendais un ancien ministre qui se met à parler comme Jean-Luc Mélenchon, qui était ministre de l'Economie, Arnaud Montebourg, qui parle du 'hollandosarkozysme', qui dit qu'il faut quitter la table de l'Europe, qui commence à parler... Mais à parler comment?", a fustigé Stéphane Le Foll lors d'un meeting socialiste avec le Premier ministre Manuel Valls à Palaja (Aude) près de Carcassonne. "Lui aussi il va s'y mettre? Lui aussi il va commencer à parler comme ceux qui veulent toujours renverser la table, casser, détruire, et on verra après, ne vous inquiétez pas, le bonheur il est derrière! Non il n'est pas derrière, c'est le risque qui est derrière, c'est les problèmes qui sont derrière", a lancé le ministre de l'Agriculture et porte-parole du gouvernement devant quelques 300 à 400 militants PS.
"Voilà le message des socialistes aujourd'hui". "Nous on doit porter l'espoir, le redressement, l'ambition, l'audace, et la solidarité, voilà le message des socialistes aujourd'hui", a-t-il plaidé.Dans une interview à Marianne publiée jeudi, Arnaud Montebourg, possible rival de François Hollande dans la primaire socialiste, s'en était pris à ce "sarkhollandisme", caractérisé par "l'obsession de la dette, des déficits, et les vastes plans d'austérité" et "un autoritarisme commun" aux deux derniers chefs de l'Etat. Cette politique "ouvre la voie à Marine Le Pen", juge l'ancien locataire de Bercy, évincé du gouvernement fin août 2014 pour divergence de ligne.
"Comment a-t-on pu associer ce que nous avons fait en sérieux budgétaire à de l'austérité? Qu'ils aillent dans les pays qui ont subi cette austérité!", a répliqué Stéphane Le Foll. Le ministre, qui s'en est aussi pris à plusieurs reprises à Jean-Luc Mélenchon, a fustigé ceux qui accusent les socialistes d'être des "traîtres", "tous ceux qui voudraient qu'on se taise et qu'on n'ose plus parler".