Nicolas Sarkozy, président du parti Les Républicains, dénonce "la pagaille" en France, "la faiblesse, la lâcheté, la perte totale d'autorité" de l'exécutif, dans une interview à Valeurs actuelles, à paraître jeudi.
"Chienlit" et "anarchie". À propos de la loi El Khomri, "François Hollande a tout faux depuis le début. Il n'aurait tout d'abord jamais dû utiliser le 49-3 (...). Si vous n'acceptez pas le débat des idées au Parlement, il se passe dans la rue", estime le président des Républicains. "Ce texte est infiniment trop faible pour résoudre les problèmes, mais suffisamment urticant pour susciter des passions à gauche. Le gouvernement a fait preuve de faiblesse face à la rue. Ce que l'on voit aujourd'hui, c'est la chienlit", poursuit-il. "Des gens debout la nuit, des 'zadistes' à Nantes qui s'opposent à un aéroport qu'une centaine de décisions de justice ont validé, un mouvement écologiste archaïque qui demande l'arrêt du nucléaire, une CGT dans la surenchère, tout cela conduit à l'anarchie", affirme-t-il.
"Perte totale d'autorité". "À quoi s'ajoute le résultat de la politique pénale du gouvernement : trois personnes accusées de tentative d'homicide sur des agents de la force publique ont été relâchées et sont donc non incarcérées ! La pagaille, la faiblesse, la lâcheté, la perte totale d'autorité : voilà le spectacle auquel nous assistons", ajoute-t-il.
"Réquisitionner du personnel en grève". Réagissant au "ça va mieux" de François Hollande, l'ex-chef de l'Etat "se demande, en constatant à quel point il est coupé de toute réalité, si le président de la République vit dans le même monde que les Français". Pour éviter ce type de crise, il estime pour sa part qu'il faut "tout d'abord rendre les organisateurs de manifestations responsables civilement des dommages commis pendant ces événements". Il demanderait également "le mandat de dépôt immédiat et une peine plancher de prison incompressible en cas d'atteinte à l'intégrité physique d'un dépositaire de l'autorité publique". "Concernant les dépôts de carburant et les raffineries, le gouvernement doit systématiquement recourir à la réquisition du personnel en grève", conclut Nicolas Sarkozy.