La réforme constitutionnelle arrive à l'Assemblée nationale vendredi et, avec elle, l'article 2 sur la très contestée déchéance de nationalité. Les débats promettent d'être animés jusqu'au vote, prévu mercredi prochain. Près de la moitié des 200 amendements déposés sur le texte concernent cette mesure, critiquée tant à gauche qu'à droite.
Le texte sera adopté. A gauche, certains ne voteront donc pas la réforme, se posant en gardiens des libertés publiques menacées. A droite, c'est la sacro-sainte Constitution de 1958 que quelques parlementaires voudront préserver. Mais selon nos calculs et ceux de l'Elysée, le texte devrait être adopté quand même. Au moment de voter, députés et sénateurs auront en tête la menace terroriste, toujours présente, alors que plusieurs lycées parisiens ont récemment reçu des menaces et que la Mairie de Paris réclame des forces de police supplémentaires. Surtout, ils auront face à eux François Hollande et Nicolas Sarkozy pour défendre la mesure.
Une alliance purement intéressée. Le président des Républicains approuve la réforme constitutionnelle de l'exécutif socialiste. Il ne faudrait surtout pas y voir un cadeau au chef de l'Etat, que son prédécesseur taxe de dissimulateur et de menteur à la moindre occasion. En réalité, Nicolas Sarkozy garde en tête deux idées simples. D'une part, le risque d'un attentat dans les prochains mois. De l'autre, la certitude que la question des migrants s'imposera dans la course à la primaire à droite. Le candidat non déclaré mais déjà en campagne ne veut surtout pas prendre le risque d'être pris en défaut par son camp sur ce vote.