Nicolas Sarkozy a estimé mardi que "le problème de la République, ce sont les accommodements raisonnables" sur la question de la laïcité, en référence à un terme utilisé par le passé par son adversaire à la primaire de la droite, Alain Juppé.
Menus de substitution. "Nous sommes une République. Dans la République, il y a une règle et le problème de la République, ce sont les accommodements raisonnables", a déclaré Nicolas Sarkozy, qui était interrogé par Sud Radio et Public Sénat sur ses propos sur les écoliers qui ne mangent pas de porc. En meeting lundi soir dans son fief de Neuilly dans les Hauts-de-Saine, il est revenu sur le sujet des menus de substitution dans les cantines, suggérant de proposer une "double-ration de frites" pour les enfants qui ne mangent pas de porc.
"C'est la personne qui s'adapte". "Dans les cantines de France, un menu pour tout le monde, il n'y a pas la table des enfants musulmans, la table des enfants juifs ou la table des enfants chrétiens", a développé Nicolas Sarkozy. "Je comprends parfaitement qu'il y ait des habitudes alimentaires pour les uns et les autres, dans ce cas là, c'est la personne qui s'adapte, c'est pas la République". "De la même façon - j'aggrave mon cas -, je suis totalement opposé aux horaires pour les femmes et aux horaires pour les hommes dans les piscines, totalement opposé au port du burkini, c'est une pratique moyenâgeuse", a-t-il ajouté.
Réponse à Alain Juppé. "Si on laisse faire les accommodements raisonnables, à l'arrivée, la petite musulmane française qui ne portera pas de voile sera montrée du doigt, ce qui est un scandale", a insisté le candidat à la primaire de la droite. Dans un entretien accordé au Figaro en 2015, Alain Juppé avait appelé à ne pas tomber "dans la stigmatisation systématique", ajoutant qu'"il existe des accommodements raisonnables". "J'ai utilisé le mot 'accommodements raisonnables' sans le faire mien. C'est un mot québecois, ce n'est pas un mot français. Et les Québecois n'ont pas du tout la même vision de la laïcité que nous, donc arrêtons de soulever des querelles inutiles là-dessus", s'est-il depuis expliqué, alors que Nicolas Sarkozy et Bruno Le Maire lui reprochent de prôner des "accommodements raisonnables" avec l'islam politique.