Nicolas Sarkozy a redemandé lundi une loi "qui viserait spécifiquement" le port du burkini sur une plage et dans les piscines, une "provocation de l'islam politique" due à "l'absence d'autorité" qu'il souhaite "restaurer" en 2017.
"Tyrannie des minorités". "Qu'est-ce que c'est, la liberté, quand il y a la tyrannie des minorités ?", a lancé Nicolas Sarkozy, commentant la décision du Conseil d'Etat suspendant un arrêté anti-burkini pris dans une commune des Alpes-Maritimes. "Aujourd'hui, je demande une loi parce qu'on ne peut pas laisser les maires seuls face à cette situation. Une loi d'interdiction, je ne sais pas s'il faut dire le costume de bain islamique ou le burkini, je n'en sais rien... C'est une loi qui viserait spécifiquement le port d'une burkini sur une plage, et dans les piscines", a déclaré l'ancien président de la République (2007-2012).
"On change la constitution !" Bernard Cazeneuve a de son coté mis en avant l'inconstitutionnalité d'une telle loi. "Parfait. Très bien. Et bien on change la constitution ! On l'a changée une petite trentaine de fois, ce n'est pas gênant", a rétorqué Nicolas Sakozy". "La question qui est posée : est-ce que c'est la société qui s'adapte au droit, ou le droit à la société ?", a-t-il poursuivi. "Sinon, quelle va être la prochaine demande ? On va nous demander des horaires à la piscine pour les femmes et pour les hommes. Et puis à l'arrivée, dans dix ans, qu'est-ce qui va se passer ? (...) Celles qui ne porteront pas le burkini vont être désignées par leur communauté comme fautives", a poursuivi l'ancien président.
"Nous avons un mode de vie, nous avons des coutumes, nous avons des usages, nous avons des principes, et je n'ai nullement l'intention d'accepter le moindre compromis raisonnable sur ce sujet", a-t-il dit.