Emmanuel Macron, "donnons-lui le temps" et "les Français s'exprimeront" lors des prochaines élections, a déclaré l'ancien président Nicolas Sarkozy dans un long entretien publié mardi par Le Point.
"En matière de critiques, Emmanuel Macron semble servi". "Je ne suis plus dans le combat politique. Je sais combien il est difficile de satisfaire toutes les attentes nées d'une élection. Je m'abstiendrai donc de le critiquer. J'observe d'ailleurs qu'en matière de critiques il semble servi... Et c'est si facile de détruire", a-t-il dit.
"Donnons-lui le temps. Les Français s'exprimeront lors des prochaines échéances électorales, a ajouté Nicolas Sarkozy, assurant souhaiter "le meilleur pour notre pays".
L'ancien président n'a pas "besoin du pouvoir pour vivre". L'ancien président met toutefois en garde contre un pouvoir "dangereux, il peut devenir une drogue. Un peu d'expérience ne nuit pas face aux dangers que les émanations du pouvoir peuvent générer", conseille-t-il.
Et de nier toute envie de revenir au pouvoir. "Je savais dès le début que le pouvoir était une parenthèse dont on n'est pas propriétaire", explique Nicolas Sarkozy, assurant ne pas avoir "besoin du pouvoir pour vivre". Il admet avoir "commis des erreurs, il y a des choses que je referais différemment, mais je n'ai aucune amertume, aucun regret", dit-il.
Le candidat malheureux de la primaire de la droite et du centre de 2016 dit avoir "pris un peu de recul avec les artifices de communication. C'est sans doute une conviction tardive, car j'ai beaucoup péché en la matière, je le reconnais".
Il reste mis en cause dans plusieurs dossiers. Cet entretien fleuve intervient quelques jours après la confirmation par la Cour d'appel de Paris de son renvoi devant un tribunal pour les dérapages financiers de sa campagne de 2012 dans l'affaire dite "Bygmalion". Son avocat va former un pourvoi en cassation. L'ancien hôte de l'Élysée est également mis en cause dans d'autres dossiers : il est mis en examen depuis mars 2018 pour "corruption passive, financement illégal de campagne électorale et recel de fonds publics libyens" dans le cadre de la campagne présidentielle de 2007.
Il prône "un nouveau traité" européen
Dans le même entretien, Nicolas Sarkozy estime que la priorité en Europe est de "mettre un nouveau traité sur la table pour définir l'Europe de l'avenir et changer profondément les règles du jeu", notamment pour empêcher le "divorce" d'avec le Royaume-Uni qu'il juge "évitable".
Ce nouveau traité permettrait de proposer aux Britanniques de rester au sein de l'Europe "de demain. Avec des compétences moins nombreuses mais plus lisibles", estime-t-il. "Nous sommes en train de perdre la deuxième économie d'Europe, le Royaume-Uni, et nous ne nous intéressons qu'à une seule chose : les conditions du divorce, sans nous demander si ce divorce est évitable. Or j'ai la conviction qu'il l'est", juge l'ancien président.