Sarkozy table sur "le vote caché" des électeurs pour faire mentir les sondages

Nicolas Sarkozy estime avoir un réservoir de voix qui lui permettrait de réaliser à l'élection présidentielle un meilleur score que ce que les enquêtes d’opinions annoncent. © JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP
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Romain David , modifié à

Après une semaine difficile, Nicolas Sarkozy tient ce dimanche au Zénith de Paris le plus important de ses meeting pour la campagne de la primaire. Face au JDD, l'ex-chef de l'Etat se projette déjà en avril-mai 2017.

Il en est persuadé, l’électorat de droite lui est majoritairement acquis. Dans des confidences faites au Journal du Dimanche, et publiées ce week-end, Nicolas Sarkozy se dit convaincu que la "juppémania" reste "un phénomène artificiel", et qu’il remportera l’investiture de son parti pour se présenter à l’élection présidentielle.

Le "mood" du public. Alors que dans une dernier sondage Odoxa-Dentsu Consulting, réalisé auprès des électeurs se disant "certains" d’aller voter à la primaire, Alain Juppé continue de creuser l’écart, avec 39% des intentions de vote au premier tour contre 31 % pour l’ex-chef de l’Etat, Nicolas Sarkozy ne doute pas de remporter le scrutin de novembre. "Si vous regardez l’électorat de droite, c’est plié : c’est moi", assure-t-il. "Mes salles sont bondées, au nord, au sud, à l’est, à l’ouest. J’ai le sentiment d’être en harmonie avec le mood du public", confie celui qui doit tenir ce dimanche un important meeting au Zénith de Paris.

Un réservoir de voix cachées ? Un diagnostic et une assurance qui le poussent déjà à voir plus loin : "Le vote caché est plus sur moi que sur Marine Le Pen", avance l’ancien président de la République auprès du JDD. En clair : Nicolas Sarkozy s’imagine un réservoir de voix qui lui permettrait de réaliser un meilleure score que ce que les enquêtes d’opinions annoncent, estimant que la part de sondés qui ne se prononcent pas, ou mentent sur le nom de leur candidat, votera plutôt pour lui que pour la candidate frontiste.

La grande inconnue de la primaire. Pour autant, l’investiture LR, sésame vers la présidentielle, reste soumise à une inconnue majeure : quelle sera, en dehors des adhérents, la mobilisation autour du vote des 20 et 27 novembre ? Dans le camp Sarkozy, on fustige déjà l’hypothèse d’une victoire du maire de Bordeaux - qui multiplie les appels aux déçus du hollandisme -, grâce aux voix issues du centre-gauche et de la gauche.

"Quand on arrive dans les bureaux de vote, le 20 novembre, il faut que les Français sachent qu'ils vont signer un premier document avec leur nom, leur prénom, leur adresse, leur lieu de naissance et ils doivent signer comme quoi ils sont de droite et du centre", a indiqué sur iTélé le coordinateur de la campagne de Nicolas Sarkozy, Gérald Darmanin, qui précise encore, dans La Voix du Nord : "Je n’ai pas à m’opposer à un vote de quelqu’un de gauche. Mais je garderai le petit document et on se marrera pendant les quatre ans qui suivront"agitant ainsi l’épouvantail d’un fichage, alors même que les règles de la primaire prévoient la destruction des listes électorales à l’issue du scrutin.

Remobiliser la droite face aux potentiels électeurs venus de la gauche. "Où est la loyauté, quand on appelle des électeurs de gauche à voter, à signer, parjures, un papier dans lequel ils s'engageraient à partager les valeurs de la droite ?", s’est interrogé de son côté Nicolas Sarkozy, lors d’un meeting le 3 octobre dans le Bas-Rhin. Dans le JDD, il l’affirme : ses lieutenants veulent avant tout mobiliser "le cœur de l’électorat de droite qui ne veut pas se laisser voler la primaire", une "primaire ouverte de la droite et du centre", rappelle pourtant le site du scrutin.