Après les universités américaines, le mouvement propalestinien s'étend dans les universités françaises. À Sciences Po Paris, la semaine dernière, plusieurs dizaines de manifestants ont bloqué l'université, en soutien aux Gazaouis. Depuis l'attaque meurtrière du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, l'état hébreu se bat contre l'organisation terroriste qui dirige la bande de Gaza. Mais dans cette zone de deux millions d'habitants, les conditions de vie sont devenues particulièrement difficiles, une grande partie de la population ayant dû se réfugier à l'extrême sud du territoire, tandis que l'eau et la nourriture manquent. Selon un dernier bilan du Hamas, plus de 34.000 Gazaouis seraient morts depuis le début de la riposte israélienne.
Sciences Po a"laissé les choses se tenir"
Aux États-Unis, mais aussi en France, plusieurs dizaines de manifestants appellent sur les campus des universités à un cessez-le-feu, mais également à "libérer la Palestine", un slogan souvent associé à la destruction d'Israël. Après plusieurs heures de blocage à Sciences Po, un accord a été trouvé entre la direction et les manifestants. L'établissement assure ainsi ne pas poursuivre les étudiants ayant bloqué l'université et à organiser un débat autour du sujet. En échange, les militants s'engagent à ne pas bloquer les cours et les examens, jusqu'à la fin de l'année.
Invité ce mardi sur le plateau de La Grande Interview Europe 1-CNews, Sébastien Chenu critique durement l'accord trouvé. "Quand vous voyez ce que la direction paillasson de Sciences-Po a fait, c'est-à-dire pas de punition pour les bloqueurs, ça montre qu'ils ont laissé finalement les choses se tenir".
>>LIRE AUSSI - Blocage de Sciences Po : «Il faut une reprise en main et siffler la fin de la récréation», estime Manuel Valls
Une école qui a perdu "son âme"
"La direction de Sciences Po et du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, ce sont des gens qui ont peur. Ils ont peur de La France insoumise, de la violence de l'extrême gauche. Donc ils préfèrent laisser faire", estime-t-il.
Face aux manifestations, la présidente de la région Ile-de-France a annoncé suspendre ses financements à Sciences Po. "Je la soutiens dans le sens où je pense que ça permet de faire pression. Je pense que ça permet effectivement, et ça oblige la direction de Sciences Po, à se bouger, à réagir. Donc, ça, j'y suis favorable. Mais ce qui est dramatique dans tout ça, c'est que ce sont 200 militants d'extrême gauche, wokistes, qui empêchent 13 ou 15.000 autres étudiants de suivre leur cours", conclut Sébastien Chenu, estimant que l'école "a perdu totalement son âme".