Le FN ne transforme pas l'essai du premier tour. Le Front National ne remporte tout simplement aucune région à l'issue du second tour des régionales. Marion Marechal Le Pen et Marine Le Pen ne sont pas parvenues à réunir une majorité de voix au second tour, face à Christian Estrosi et Xavier Bertrand. La droite emporte ainsi huit régions (en comptant La Réunion), dont l'Île-de-France, la gauche en conserve cinq.
Pour ce dernier scrutin du quinquennat, 45,3 millions de Français étaient appelés aux urnes. Il se déroulait un mois jour pour jour après les attentats les plus meurtriers jamais commis en France (130 morts). La campagne a été largement marquée par ce drame, dans un contexte d'état d'urgence décrété jusqu'à la fin février.
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- Les trois informations à retenir
- Le FN ne remporte aucune région
- La droite gagne huit régions au total, la gauche en garde cinq
- En Corse, la liste nationaliste arrive en tête
- Un coup dur (à relativiser) pour le FN
Le FN ne l'emporte dans aucune région. En Paca, Christian Estrosi l'emporte avec 52,61% des voix face à Marion Maréchal Le Pen (47,39%), selon des résultats officiels calculés sur 74% des inscrits. "Beaucoup de bonheur, beaucoup de joie, le rassemblement des valeurs républicaines est au rendez-vous", s'est réjoui le maire de Nice après l'annonce des résultats. "Il y a des victoires qui font honte au vainqueur", lui a rétorqué sa jeune concurrente.
Dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Xavier Bertrand s'impose (57,21%) face à Marine Le Pen. "C'est la victoire des gens du Nord", a réagi Xavier Bertrand. "L'histoire retiendra que c'est ici que nous avons stoppé la progression du Front national", a-t-il renchéri. Aucun autre candidat FN n'est parvenu à s'imposer. En Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, le maintien du socialiste Jean-Pierre Masseret (15,56%), au mépris des consignes de son parti, n'a pas profité à Florian Philippot (36,78%). Philippe Richert l'emporte largement, avec plus de 10 points d'avance (47,66%).
"Aucun soulagement, aucun triomphalisme: le danger de l'extrême-droite n'est pas écarté", a pour sa part réagi le Premier ministre Manuel Valls. Marine Le Pen a tout de même salué une "montée inexorable" du FN. "Rien ne pourra nous arrêter" face à un "régime à l'agonie", a poursuivi la présidente frontiste. Le FN dépasse en effet son record historique de voix lors d'un scrutin, le dernier étant celui de la présidentielle de 2012. Au moins 6,47 millions de personnes ont voté FN ce dimanche, contre 6,42 millions en 2012.
- La droite en emporte huit
Selon des résultats officiels quasi-définitifs, la droite remporte au moins six régions en France métropolitaine : Paca, Nord, Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, Auvergne-Rhône-Alpes, Pays de Loire et Normandie. Concernant l'Île-de-France, les estimations donnent Valérie Pécresse en tête. L'Ifop, par exemple, donne la candidate de droite à 43,5%, devant Claude Bartolone (42,3%) et le frontiste Wallerrand de Saint Just (14,2%). Claude Bartolone a d'ailleurs reconnu sa défaite.
Le président sortant du conseil régional de La Réunion, Didier Robert (Les Républicains), a également été réélu dimanche à la tête d'une liste d'union de la droite avec 52,69% des voix contre 47,31% à la liste rassemblant la gauche et le MoDem d'Huguette Bello. Les résultats des trois autres régions d'outre-mer seront connus dans la nuit.
"Il faut prendre le temps de débattre au fond des choses des grandes questions qui angoissent les Français", a promis Nicolas Sarkozy, pointant notamment "l’Europe, la politique économique, le chômage de masse, notre sécurité, la façon dont est organisée l'éducation de nos enfants, l’affirmation de notre identité". "Ces débats approfondis seront notre priorité pour les mois qui viennent. L’heure est plus que jamais au travail collectif au service de la France. Je consacrerai à cette tâche indispensable toute mon énergie."
- La gauche en garde cinq
La gauche, elle, l'emporte dans cinq régions : Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, Bretagne, Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, Bourgogne-Franche-Comté et Centre.
La gauche "n'aura pas la déroute annoncée" et "l'union de la gauche a fonctionné", a réagi dimanche soir le premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis. "Sursaut civique ! Echec du FN ! La gauche n'aura pas la déroute annoncée. La droite ne fera pas le grand chelem. L'union de la gauche a fonctionné", a commenté le premier secrétaire devant le Bureau national du PS.
- En Corse, la liste nationaliste s'impose
La liste nationaliste Femu a Corsica menée par le maire de Bastia Gilles Simeoni, qui a fusionné avec une autre liste nationaliste, Corsica Libera, l'emporte avec 36,9% des suffrages, loin devant la liste divers gauche conduite par le président sortant Paul Giacobbi (27,8%). La droite menée par l'ancien ministre José Rossi le talonne avec 26,5% des voix. Le FN emporte 8,8% des voix.
• Un rebond de la participation
Toute la semaine de l’entre-deux-tours, les responsables politiques de tous bords ont appelé les électeurs à se rendre aux urnes. Ils ont visiblement été entendus puisque, selon les chiffres presque définitifs du ministère de l’Intérieur, le taux de participation, qui flirte avec les 59%, a bondi de plus de neuf points par rapport au premier tour.