Comment faire revenir le calme dans les quartiers difficiles ? Selon un sondage pour Europe 1 et CNews, 62% des Français sont favorables à ce recours dans les quartiers difficiles. Interrogés sur ce possible recours, les cinq candidats à l'investiture LR - Michel Barnier, Xavier Bertrand, Éric Ciotti, Philippe Juvin et Valérie Pécresse - ont avancé différentes propositions pour parvenir à la reconquête républicaine, dans le troisième débat des Républicains sur Europe 1 et CNews.
Un quoiqu'il en coûte sécuritaire
Éric Ciotti prône d'abord un "quoiqu'il en coûte sécuritaire", qui évoque la possibilité d'avoir recours à l'armée. Si les militaires ne sont pas formés spécialement pour le maintien de l'ordre, le député des Alpes-Maritimes s'appuie sur l'opération Sentinelle pour justifier l'appel à ces forces supplémentaires dans les quartiers difficiles. "L'intervention doit être d'abord celle de la police", précise-t-il. "Je souhaite qu'il y ait des interventions policières massives qui reconquièrent ces territoires, et que toutes les forces soient mobilisées."
"L'armée participe déjà à la sécurité publique", note Michel Barnier, qui rejoint son collègue Éric Ciotti. "Il faut avoir des unités mobiles dans au moins 40 ou 50 villes pour maintenir la sécurité", poursuit l'ancien négociateur du Brexit pour l'Union européenne, qui avance une police municipale armée dans les villes de plus de 10.000 habitants. Michel Barnier propose également un référendum sur le rétablissement du service militaire pour parvenir à une "intégration républicaine"
"Des opérations coups de poing"
En revanche, Xavier Bertrand se montre fermement opposé. "Les forces de sécurité en premier", assène le président de la région Hauts-de-France. "Elles savent faire. Il leur faut des consignes", affirme-t-il, comprenant le sondage sur les préférences des Français. "Ce qu'il manque aux policiers et aux gendarmes, ce sont des instructions claires et une réponse pénale à la hauteur. C'est la riposte républicaine, la riposte de l'État", estime Xavier Bertrand, qui clame que le président de la République "ait conscience qu'il est chef des armées et des forces de sécurité".
"C'est une question de volonté", assure Valérie Pécresse, confiante avec sa proposition pour régler les problèmes dans les quartiers difficiles. "Il faut que la peur change de camp. Et pour cela, il faut faire des exemples, des opérations coups de poing" dans les zones de reconquête républicaine, avance la présidente de la région Ile-de-France. "Il faut faire des brigades coups de poing, où il y aura de la police, des douanes, des juges, et l'armée en appui", affirme-t-elle, remettant en cause la loi de sécurité et libertés.
"Je ne suis pas du tout favorable à l'intervention de l'armée. L'armée, c'est fait pour faire autre chose", tranche Philippe Juvin. "Si nous pensons à l'armée pour maintenir l'ordre républicain, c'est parce qu'on considère que la police n'a plus sa place, n'a plus les moyens. Je veux lui redonner les moyens dont elle ne devrait pas être dépourvue", affirme le maire de La Garennes-Colombes, dans les Hauts-de-Seine, favorable également à l'armement de la police municipale.