Ségolène Royal est remontée, et elle le fait savoir. La ministre de l’Environnement, de l’Energie et de la Mer ne digère pas la publication d'un rapport d'audit, jeudi, qui pointe une situation financière "alarmante" dans l'ex-Poitou-Charentes, région qu'elle a présidé de 2004 à 2014. Le rapport fait notamment état de 1.483 factures impayées, pour un total de 132 millions d’euros.
"Une tentative de démolition". "C’est une tentative de démolition, de harcèlement, qui date maintenant de plusieurs semaines", explique-t-elle sur Europe 1. "Chacun sait que j’ai donné dix ans de ma vie professionnelle à la région et surtout que je l’ai gérée avec beaucoup de rigueur. Chaque dépense nouvelle était financée par une économie. Nous avons été la seule région à ne pas augmenter les impôts et à ne pas taxer les carburants. Je pense que c’est ce qui dérange", estime-t-elle.
"Ce rapport, il est fait par qui ?". Par ailleurs, Ségolène Royal remet en cause l’indépendance du rapport. "Ce rapport, il est fait par qui ? Par Ernst & Young, une entreprise privée, qui a son siège à Londres. Pourquoi aller payer une officine privée, alors même qu’il y a un travail en cours à la Chambre régionale des comptes, dont c’est le métier, si ce n’est pour démolir ?", accuse-t-elle.
La faute aux ordinateurs. Comme elle l’a défendu sur France 3 Poitou-Charentes, l’ancienne présidente de Région a répété que les retards de paiements pointés par l’audit étaient dus à "une fusion des programmes informatiques". "Ces retards sont aujourd’hui complètement résorbés", assure-t-elle.
Plainte déposée ? "A mon avis, ce rapport est fait pour justifier des futures hausses d’impôts. Ce n’est pas acceptable", continue la ministre, qui envisage de porter plainte. "Je suis en train de regarder de quelle façon on peut obtenir réparation devant les tribunaux pour ces propos diffamatoires, qui portent atteintes à l’honneur et à la considération d’un territoire de façon particulièrement injuste et mensongère".
Un second audit plus poussé a déjà été commandé, tandis que la Chambre régionale des comptes, saisie de la situation financière de l'ex-Poitou-Charentes, doit rendre un rapport à l'automne.