Après la tourmente politique, la tourmente judiciaire. Ségolène Royal, ambassadrice des Pôles, devrait être prochainement démise de ses fonctions après ses critiques répétées envers l’exécutif. "La diplomatie c’est une chose. La politique s’en est une autre", a déclaré le Premier ministre mercredi. Dans la foulée, Radio France a révélé que le Parquet national financier avait ouvert une enquête il y a deux mois sur l’usage des moyens mis à la disposition de l’ex-candidate à la présidentielle dans la cadre de sa mission.
Ces péripéties pourraient bien venir contrarier l’agenda de Ségolène Royal, dont on dit depuis plusieurs mois qu’elle pourrait mettre le cap sur la prochaine présidentielle. "Une saisine du PNF, ce n’est jamais très agréable mais Ségolène Royal est sereine", assure à Europe 1 l’un de ses proches. L'ancienne ministre de l'Ecologie ne fait pas vraiment mystère de ses ambitions pour 2022 et selon cet ami "cette enquête ça ne change rien du tout".
"On essaye de l’étouffer"
Ségolène Royal, qui depuis plusieurs semaines critique le gouvernement, s'est attirée les foudres de l'exécutif. "Pour eux, la liberté d’expression c’est à sens unique. Au printemps elle s’exprimait pour soutenir le projet européen, ça ne gênait personne", tacle un élu. La future ex-ambassadrice reste sur sa ligne de défense : celle de la cabale politique. Dans un post Facebook, elle répond point par point aux accusations portées contre elle.
"On essaye de l’étouffer", affirme un baron socialiste. Et d'ajouter : "le gouvernement fait une grave erreur car elle peut être d’une nuisance terrible pour Emmanuel Macron". Ségolène Royal n'a pas l'intention de se taire, bien au contraire. Dès mercredi soir, elle tweetait sur l'hôpital public, "maltraité et en souffrance".
Elle devrait aussi très vite retourner sur le terrain pour soutenir des candidats aux municipales. Et l'un de ses proches est formel : "elle est encore plus sollicitée depuis Noël".