Ségolène Royal, mise en cause pour l'utilisation de ses moyens d'ambassadrice des pôles, va être convoquée pour s'expliquer à l'Assemblée. Depuis deux ans et demi (juillet 2017), Ségolène Royal représente la France dans ces régions où la fonte rapide des glaces et la présence massive de richesses naturelles ont créé de nouveaux enjeux économiques, stratégiques, scientifiques et environnementaux. Mais son nom ne figure que très rarement sur les comptes de réunions...
"Les pôles, c'est bien, c'est un territoire passionnant, mais ce n'est pas non plus sa priorité", tacle Mikaa Mered, professeur de géopolitique, spécialiste des pôles et lanceur d'alerte sur les absences à répétition de Ségolène Royal aux réunions internationales. Pourtant, sur le CV, elle avait tout, dit-il : ministre de l'environnement à deux reprises et présidente de la COP 21. Une légitimité donc indéniable, mais elle a déçu le monde polaire, explique Mikaa Mered au micro d'Europe 1. Tellement scandalisé, le spécialiste des pôles a tenu un décompte précis des absences de Ségolène Royal. Résultat, elle a consacré moins de 5% de son temps aux questions polaires dans ses prises de paroles médiatiques en France...
Seulement douze voyages
"Depuis sa nomination, Ségolène Royal a effectué très précisément douze voyages en relation aux questions polaires", poursuit Mikaa Mered, tandis que les Polonais, selon lui sont présents "quasiment toutes les semaines". Il met aussi la Chine au rang des assidus, qui sont présents "notamment pour porter leurs intérêts économiques". Des appétits économiques que Michel Rocard, son prédécesseur, amoureux des pôles, a su contenir, notamment en proposant un mode de développement raisonnable pour l'Arctique, qu'il a arpenté jusqu'à plus de 80 ans. En comparaison, le tableau de chasse de Ségolène Royal semble bien maigre...