Dans une interview accordée aux Echos jeudi, la ministre du Travail Myriam El Khomri a laissé entendre qu'elle pourrait recourir au 49.3 pour faire adopter son projet de réforme du travail. Pour Ségolène Royal, il s'agit d'une "polémique qui doit cesser", d'autant que le président de la République "a remis les points sur cette question". Alors que la réforme du travail portée par la ministre, qui n'en est pour l'instant qu'au stade d'avant-projet de loi, irrite déjà la gauche, soulever la possibilité de l'usage du 49.3 pour faire passer le texte sans vote au Parlement a été vécue comme une ultime provocation.
El Khomri a "peut-être été mal comprise". "C'est regrettable. On ne réforme pas bien un pays avec des tensions", a déclaré Ségolène Royal sur Europe 1. "On réforme un pays avec détermination, on réforme un pays avec imagination (...) en secouant les tabous (...), les lobbies de toute nature (...), les conservatismes." "Ce n'est pas en commençant un débat parlementaire que l'on commence effectivement à dire, 'si vous n'êtes pas d'accord, on mettra le 49.3'", a-t-elle déclaré, tout en estimant que Myriam El Khomri avait "peut-être" été mal comprise.
Gare aux "raccourcis" et aux "caricatures". "Il faut faire attention à tous les raccourcis, toutes les caricatures. Jamais dans son interview la ministre du Travail ne dit qu'elle recourra au 49.3. Elle dit, 'nous prendrons nos
responsabilités'", explique Ségolène Royal. "Donc je pense que cette polémique-là doit maintenant cesser." Le débat parlementaire doit permettre, selon la ministre de l'Ecologie, de trouver un "juste équilibre" entre "nouvelle flexibilité" pour le marché du travail et acquis sociaux.