Il incendiait des voitures pour faire croire à une montée de l'insécurité dans sa ville. Adrien Desport, ancien numéro deux du Front national en Seine-et-Marne, comparaît mercredi devant le tribunal correctionnel de Meaux. On lui reproche, ainsi qu'à cinq autres militants frontistes, d'avoir brûlé 13 voitures dans la nuit du 7 au 8 avril dernier à Mitry-Mory.
"Soirée de beuverie". Le jeune homme de 25 ans, qui a fait deux mois de détention provisoire avant d'être libéré en juillet, devait être jugé en comparution immédiate mais avait sollicité un renvoi pour se défendre. Aujourd'hui, il fait profil bas, parlant d'une "spirale infernale". "Le regret est complet", affirme-t-il au micro d'Europe 1. "Ce qui devait être une soirée de travail est partie en soirée de beuverie". L'ancien militant du Front national qui se plaisait à se présenter comme un cadre du parti d'extrême droite chargé de la communication pour la Seine-et-Marne, a admis avoir mis le feu à une voiture. Pour les douze autres, le prévenu ne se souvient plus mais "j'assume l'ensemble", a-t-il déclaré. "J'ai commis des erreurs, je suis ici pour payer pour ce que j'ai fait", a-t-il ajouté, tout en minimisant son implication, alors que ses anciens acolytes le décrivent comme un "manipulateur" qui parfois leur faisait peur.
"Pompier pyromane". Le lendemain de l'incendie, Adrien Desport avait multiplié tracts et messages sur les réseaux sociaux pour dénoncer l'insécurité et épingler la municipalité communiste. "Ce sont des méthodes de voyous", condamne Charlotte Blandiot-Faride, maire de Mitry-Mory. "On lui a donné le nom de pompier pyromane, ça lui va extrêmement bien".
Adrien Desport affirme aujourd'hui avoir tourné la page de la politique. Il risque jusqu'à 10 ans de prison et quelques milliers d'euros d'amende, selon son avocat.