C'est l'un des sujets que devrait aborder Emmanuel Macron, vendredi, en dévoilant son plan d'action de lutte contre les "séparatismes", notamment celui de l'islamisme radical : le contrôle plus strict des écoles privées hors contrat. L'État aura-t-il les moyens de faire fermer les établissements soupçonnés de séparatisme, si les faits étaient avérés ? Le gouvernement souhaite "combler les trous dans la raquette", assure Marlène Schiappa, invitée vendredi d'Europe 1. Car à l'heure actuelle, "l'État est obligé de ruser" dans ces situations, regrette-t-elle.
La semaine dernière, une école clandestine, non déclarée auprès de l'Éducation nationale, a été fermée par le préfet à Sevran. Mais cette fermeture a été officiellement décidée pour des raisons de sécurité, le local n'étant pas aux normes. "Les services de l'État sont obligés d'adapter, un peu comme la stratégie du FBI vis-à-vis d'Al Capone (qui était tombé pour fraude fiscale, et non pour ses activités criminelles), et d'aller chercher ce qui peut exister en termes financier, de respect de la sécurité", confirme Marlène Schiappa.
"Ce que nous voulons, c'est remplir les trous dans la raquette", martèle la membre du gouvernement, et "combler les zones grises".
"L'esprit de la loi est d'être le plus concret possible"
Reste qu'il est difficile d'avoir une estimation exacte du nombre d'écoles hors contrat actuellement soupçonnées de séparatisme. "Il est difficile d'avoir des chiffres précis", confirme Marlène Schiappa, car "par définition, une école hors contrat qui aura pour but la radicalisation et la propagation des thèses islamistes, ne va pas se déclarer comme telle. On va passer par des déscolarisations, des petits groupements d'écoles hors contrat non déclarés".
"L'esprit de la loi est d'être le plus concret possible", conclut Marlène Schiappa, qui promet une loi qui ne soit pas "d'incantation", mais "vraiment concrète, qui permette d'obtenir des résultats".