La candidate RN à la présidentielle Marine Le Pen désireuse de proposer une "révolution référendaire" si elle était élue, a jugé mardi que "seul le peuple devrait avoir la possibilité de réviser la Constitution" et non le Parlement. "C'est beaucoup plus sain que ce soit le peuple qui la vote que les deux chambres", a-t-elle ajouté alors que Marine Le Pen veut une révision de la Constitution pour notamment y faire entrer le principe de "priorité nationale" et la primauté du droit national sur le droit international.
Ne pas considérer "le peuple français comme un ennemi"
"Le Conseil constitutionnel ne dispose d'aucune compétence pour contrôler un projet de loi qui révise la Constitution", a également asséné Marine Le Pen lors d'une conférence de presse à Vernon dans l'Eure sur les terres du ministre Sébastien Lecornu. Or, pour soumettre un tel projet de loi à référendum, Marine Le Pen devrait passer par l'article 89, après l'adoption du projet, dans des termes identiques, par les députés et les sénateurs, voire par l'article 11 réservé "à l'organisation des pouvoirs publics et la politique économique, sociale et environnementale", avec la probabilité d'une censure du Conseil constitutionnel.
Pour Marine Le Pen, "il faut arrêter de considérer le peuple français comme un ennemi". Avec la volonté de "revivifier" les institutions et le fonctionnement démocratique du pays, Mme Le Pen qualifiée au second tour de la présidentielle face à Emmanuel Macron, propose une "révolution référendaire" et le "septennat non-renouvelable".
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L'organisation des référendums facilitée, promet Le Pen
"La constitution sera révisée d'abord pour rendre plus facile l'organisation de référendums sur tous les sujets, ensuite et surtout pour instaurer le référendum d'initiative citoyenne aussi référendum d'initiative populaire", a-t-elle déclaré. "Un référendum n'est pas dangereux, donner la parole au peuple n'est pas dangereux, ce qui est dangereux c'est de ne pas lui donner", a souligné la candidate visant explicitement le chef de l'Etat sortant Emmanuel Macron. "On ne va pas faire un référendum tous les dimanches", a-t-elle complété.
Si la réponse est non "c'est un échec" et "on ne met pas en place" la mesure, a précisé la candidate d'extrême droite. Elle a également détaillé son projet d'instauration du scrutin proportionnel avec une prime majoritaire aux élections législatives. "Même ceux qui n'apprécient pas toutes mes propositions ont intérêt à voter pour moi, puisqu'ils auront l'occasion, grâce à la réforme que je propose ici, de se prononcer sur elles, au cas par cas, grâce au RIP. Peut-on proposer mesure plus démocratique ?", a-t-elle également interrogé dans un clin d'oeil aux électeurs de gauche susceptibles de voter pour elle lors du 2e tour.