«Si Emmanuel Macron nomme un Premier ministre de gauche, la motion de censure tombe», alerte Bruno Retailleau

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Julien Moreau

Le président du groupe Les Républicains au Sénat, Bruno Retailleau, était l'invité de La Grande interview Europe 1-CNews. Au micro de Sonia Laurence Ferrari, il est revenu sur la lettre d'Emmanuel Macron où le président de la République a demandé aux "forces politiques se reconnaissant dans les institutions républicaines" de "bâtir une majorité solide".

Emmanuel Macron a demandé mercredi aux "forces politiques se reconnaissant dans les institutions républicaines" de "bâtir une majorité solide", ajoutant qu'il nommera un nouveau Premier ministre lorsque les partis auront construit des "compromis", ce qui suppose de leur laisser "un peu de temps". Dans les heures qui ont suivi la lettre du président de la République, Bruno Retailleau, a publié une tribune dans les colonnes du Figaro.

 

"On se décale du jeu politique, on sort du chaudron de l'Assemblée nationale"

Ce ténor de la droite appelle Emmanuel Macron à "dépasser la logique des partis" en appelant à Matignon "une personnalité située au-dessus des clans et des courants, une personnalité apaisante et incontestable par sa compétence, son expérience, son sens de l'État et de l'intérêt général". Bruno Retailleau a balayé l'hypothèse de voir la droite entrer dans une grande coalition tout en réitérant sa proposition de nomination d'un Premier ministre non-partisan.

"Je propose une méthode qui est à mon avis la seule à pouvoir tenir dans la durée. On se décale du jeu politique, on sort du chaudron de l'Assemblée nationale, on prend une personnalité. Jean Castex, avant qu'il ne soit Premier ministre, c'était le bon profil", a déclaré Bruno Retailleau, lors de la Grande Interview sur Europe 1 et CNews. "Et il y en a sans doute beaucoup plus qu'une dizaine avec un programme. Je veux bien gouverner avec monsieur Cazeneuve ou monsieur Valls, mais sur des choses précises. Je ne veux pas gouverner avec un gouvernement de gauche qui voudrait plus d'immigration, qui voudrait qu'on travaille moins en France, qui voudrait remettre en cause la filière nucléaire", a ajouté le sénateur de Versailles. 

Ce qui est sûr, c'est qu'il ne veut pas d'un membre de La France insoumise au poste de Premier ministre ni même au sein du gouvernement. "LFI ne doit pas entrer dans le gouvernement parce que depuis longtemps, ils ont quitté l'arc républicain. Je parle de Jean-Luc Mélenchon et d'un très grand nombre de ses députés. Je pense par exemple à Benoît Biteau, les violences de Sainte-Soline , c'est lui. Je pense aussi à Aymeric Caron qui a déclaré qu'on avait surmédiatisé le viol de cette petite fille à Courbevoie parce qu'elle était juive de douze ans", a précisé Bruno Retailleau.

Pour lui, les députés LFI peuvent être qualifiés comme étant des trumpistes de gauche. "Pour toutes ces raisons-là, ils ont quitté le champ républicain. Pour toutes ces raisons-là, je pense qu'ils doivent être retranchés numériquement du nombre des députés du bloc de gauche. Les choses sont claires et je l'ai dit dans la lettre ouverte à Emmanuel Macron. Si jamais il s'évertuait, il persistait et qu'il nommait un ministre de gauche, la motion de censure tomberait immédiatement", a conclu le sénateur des Républicains.