C'est une 7e édition qui s'ouvre à Versailles, prête à battre tous les records. Ce lundi, le sommet Choose France s'ouvre avec un objectif en tête : attirer toujours plus d'investisseurs étrangers dans l'Hexagone. "La France, championne d'Europe de l'attractivité", se vante ainsi le gouvernement sur les réseaux sociaux, le tout alors qu'un montant de 15 milliards d'euros sera investi dans le pays, un record. Dans le détail, Amazon investira près d'1,2 milliard d'euros et créera 3.000 emplois, tandis que Microsoft a annoncé réaliser un investissement de taille de près de 4 milliards d'euros.
Invitée ce lundi matin, la tête de liste de La France insoumise aux élections européennes, Manon Aubry, critique vivement le sommet. "J'ai plutôt le sentiment que c'est Choose les multinationales, à qui Emmanuel Macron déroule le tapis rouge", juge-t-elle.
Les grands groupes face aux petites entreprises
"Par exemple, quand vous créez un emploi chez Amazon, six emplois sont détruits dans le tissu économique local, notamment celui des petites entreprises et des commerces de proximité", poursuit-elle. Et d'ajouter : "La question, c'est : 'quel type d'investissements pour quel type d'entreprise ?", regrettant ainsi que le président de la République préfère faire la part belle aux multinationales, plutôt que de travailler sur des entreprises en grande difficulté, comme Metex à Amiens (pour Metabolic explorer et qui produit un acide aminé, la lysine, présent dans les compléments alimentaires) ou Duralex, une entreprise spécialisée dans le verre.
La flambée des prix de l'énergie, mais également le prix d'autres matières premières, a mis à mal ces deux usines, essentielles à la vie économique locale. "Plus de 200 employés sont en danger" rien qu'avec le site de Metex, alerte Manon Aubry face à Laurence Ferrari.
"Quel type d'économie veut-on ?"
"Je pense aussi aux entreprises de panneaux solaires comme Photowatt qui sont en train de mettre la clé sous la porte. Et dans les bienfaiteurs qui a invité Emmanuel Macron, est-ce que l'un d'entre eux pourrait venir sauver l'une de ces entreprises qui sont en difficulté ?", s'insurge-t-elle.
En clair, le sommet Choose France, "c'est la démonstration de la question qui nous est posée : quel type d'économie veut-on ?", conclut-elle, assurant qu'Emmanuel Macron privilégie une nouvelle fois les grands groupes, au détriment des petites entités qui procurent de l'emploi sur le territoire.