Placés en garde à vue mercredi, ils ont finalement été relâchés dans la soirée sans aucune mise en examen. Six anciens collaborateurs de Nicolas Sarkozy ont été entendus dans l'affaire des sondages de l'Elysée. Cette enquête porte sur les conditions dans lesquelles la présidence de la République a commandé une multitude de sondages sous le dernier quinquennat, pour une facture de plus de neuf millions d'euros. Un nouvel épisode judiciaire observé avec amertume par Nicolas Sarkozy. Son entourage dénonce ainsi "une justice spectacle" qui s'attaque à "de grands serviteurs de l'Etat".
>> Qui sont ces proches de Nicolas Sarkozy entendus mercredi ?
Ancien ministre de l'Intérieur, Claude Guéant a été entendu en tant qu'ancien secrétaire général de l'Elysée, un poste qu'il a occupé de 2007 à 2011 avant d'être nommé Place Beauvau. Son successeur, Xavier Musca, a lui aussi été placé en garde à vue. Cet homme discret a notamment géré pour Nicolas Sarkozy la crise financière en Europe à partir de 2008.
Diplômée de l'Essec et major de l'ENA, Emmanuelle Mignon a été le cerveau du programme de l'élection présidentielle victorieuse de 2007. Directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy au début de son quinquennat, elle ne s'en est jamais éloignée et le voit encore régulièrement.
Jean-Michel Goudard, publicitaire, est lui aussi un ami de longue date. En 1995, après l'élection de Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, qui avait soutenu son rival Edouard Balladur, devient un pestiféré au RPR. Déprimé, il va se réfugier avec son épouse Cécilia chez Jean-Michel Goudard, qui possède un appartement à New York avec vue sur Central Park. Lui aussi a joué un rôle clé dans la campagne de 2007 et n'a pas quitté l'ancien président depuis.
Les deux derniers hommes placés en garde à vue mercredi sont de la jeune garde. Julien Vaulpré s'occupait des sondages à l'Elysée. Il a fondé depuis un cabinet de conseil en stratégie de communication. Enfin, Jean-Baptiste de Froment était le conseiller éducation de Nicolas Sarkozy. Elu conseiller de Paris lors des municipales de 2014, il travaille toujours avec l'ancien président.
>> L'interview de Jean-Christophe Picard, président de l'association Anticor, à l'origine de la plainte qui a déclenché l'enquête :