Sortie du glyphosate : une loi dans trois ans si aucune avancée n'est faite d'ici là

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avec AFP , modifié à

Le ministre de l'Agriculture, Stéphane Travert, a affirmé qu'une proposition de loi sur l'interdiction du glyphosate en France serait faite en 2021 si aucune avancée n'est faite sur le sujet avant.

Une loi pour interdire l'herbicide controversé glyphosate sera examinée par le Parlement en cas d'absence d'avancée sur le sujet d'ici à 2021, a affirmé mercredi le ministre de l'Agriculture, Stéphane Travert.

Une proposition de loi d'ici trois ans. L'Assemblée nationale a rejeté fin mai des amendements qui visaient à graver dans la loi agriculture et alimentation cette sortie du glyphosate en 2021, le gouvernement voulant trouver d'abord une solution de remplacement pour les agriculteurs.

"Si au terme des trois ans, nous voyons qu'il n'y a pas de solutions et que nos partenaires ne sont pas rentrés dans ce processus que nous souhaitons mettre en place avec eux, il y aura une proposition de loi", a affirmé Stéphane Travert sur le plateau de Public Sénat.

Une interdiction toujours en projet. Après ce rejet par l'Assemblée, le Premier ministre avait confirmé que l'engagement d'Emmanuel Macron sur une sortie de la France de l'utilisation du glyphosate d'ici à 2021 serait tenu, même s'il n'est pas inscrit dans la loi.

De son côté, le patron de La République en Marche et secrétaire d'État aux Relations avec le Parlement, Christophe Castaner, avait indiqué qu'il soutiendrait une proposition de loi pour interdire le glyphosate d'ici 2021 à défaut "d'avancées" d'ici 18 ou 24 mois du plan d'action annoncé par le gouvernement.

Après la décision de l'Union européenne en novembre de renouveler la licence de l'herbicide pour cinq ans, Emmanuel Macron avait promis que la substance, principe actif du Roundup de Monsanto et cancérogène probable, serait interdite en France "dès que des alternatives auront été trouvées, et au plus tard dans trois ans".

Une inscription dans la loi n'est pas toujours une garantie, avance Travert. "Si je reprends ce qui avait été inscrit dans le Grenelle [de l'environnement], sous le mandat de Nicolas Sarkozy, et que je regarde aujourd'hui le point d'arrivée (...), il y a des manques et pourtant cela avait été inscrit dans la loi", a encore estimé Stéphane Travert. "Ce n'est pas parce qu'on se serait fait plaisir en inscrivant dans la loi l'interdiction du glyphosate qu'aussitôt le glyphosate aurait disparu", a-t-il soutenu.