L'enquête préliminaire ouverte en janvier 2016 sur trois emplois présumés fictifs au sein du groupe Front national de l'ex-Conseil régional du Nord/Pas-de-Calais a été classée sans suite, a annoncé mercredi le parquet de Lille.
Pas de charges suffisantes. "L'enquête diligentée n'a pas permis de conclure à l'existence de charges suffisantes pour envisager l'exercice de poursuites pour des faits d'emplois fictifs à l'encontre" de David Rachline, proche de Marine Le Pen, et de deux autres collaborateurs du groupe FN (devenu depuis le Rassemblement national) au Conseil régional avant l'élection présidentielle de 2012, a indiqué le parquet. "Un classement sans suite a donc été décidé" en juillet dernier, a-t-on précisé.
Marine Le Pen soupçonnée. Le Canard enchaîné avait révélé en avril 2017 l'ouverture d'une enquête préliminaire, portant sur trois emplois présumés fictifs au groupe FN de l'ex-Conseil régional du Nord/Pas-de-Calais (actuellement les Hauts-de-France). La présidente du parti, Marine Le Pen, elle-même élue de la région, était soupçonnée par la justice, selon l'hebdomadaire satirique, "d'avoir préparé la campagne présidentielle de 2012 depuis le conseil régional, en utilisant les moyens humains et matériels de la collectivité".
Étaient dans le viseur trois collaborateurs frontistes dont un proche de Mme Le Pen, David Rachline - devenu en 2017 le directeur de sa campagne présidentielle - qui avait été, selon Le Canard, salarié par le groupe FN du Nord/Pas-de-Calais alors qu'il avait été élu, aux élections régionales de 2010, en Paca.
Dénonçant "une manipulation politique", le FN avait alors affirmé que David Rachline avait "été embauché sur une courte période fin 2010" et que "des vidéos" attestaient de "sa participation aux séances plénières du Conseil régional", à Lille. "Il a vraiment été très discret: jamais croisé dans les couloirs ni dans l'ascenseur du conseil régional", avait ironisé en 2017 Dominique Plancke, conseiller régional EELV de 1998 à 2015.