Marine Le Pen a estimé vendredi que la destruction d'images de vidéosurveillance des violences au Stade de France était "volontaire", accusant notamment Gérald Darmanin d'avoir voulu "couvrir" des "mensonges énormes", tandis que la députée LREM Aurore Bergé assure qu'il existe "suffisamment d'éléments" pour l'enquête. Ces images, qui sont systématiquement détruites au bout de sept jours, sauf réquisition de la justice, comme le prévoit la loi, n'ont pas été conservées, a-t-on appris lors d'auditions par le Sénat jeudi, ce qui "porte à croire qu'on a sciemment laissé détruire des pièces à conviction compromettantes", selon le chef de file des sénateurs LR Bruno Retailleau.
"J'ai trouvé que c'était très grave"
"J'ai tout de suite été stupéfait, j'ai trouvé que c'était très grave", a commenté David Assouline, vice-président PS de la commission des lois du Sénat, vendredi sur franceinfo, dénonçant un "manque de coordination incroyable" du préfet de police et des responsables politiques. "Ça s'appelle couvrir ses traces", a réagi Marine Le Pen, candidate RN aux législatives dans le Pas-de-Calais, sur BFMTV et RMC : "je n'ose pas imaginer que nos dirigeants soient incompétents au point de ne pas avoir immédiatement, compte tenu de l'écho que cette affaire du Stade France a eu, (...) demandé que leur soient transmises les vidéos surveillance. Donc c'est volontaire" et "c'est une destruction de preuves par inaction", a-t-elle ajouté.
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Le manque d'images permet de "couvrir leurs mensonges énormes"
L'ex-candidate à la présidentielle s'en est prise aux ministres de l'Intérieur Gérald Darmanin et de la Justice Eric Dupond-Moretti : "le fait qu'il n'y ait pas de vidéosurveillance permet de couvrir leurs mensonges énormes qui ont été révélés hier dans le cadre de l'audition", a-t-elle dit, évoquant en particulier "la fable des 40.000 personnes qui avaient des faux billets". Mais pour la présidente déléguée du groupe LREM à l'Assemblée Aurore Bergé, "on a suffisamment d'éléments qui permettent qu'on ait une enquête", notamment des images "tournées de multiples fois, et par les journalistes, et par des supporters".
"Les images, vous les avez, elles existent, et on a énormément de témoignages et d'images" qui devraient permettre quand même d'éclairer" les enquêteurs, a-t-elle estimé sur RMC. Interrogée pour savoir si elle regrettait néanmoins la disparition de certaines d'entre-elles, Aurore Bergé a fait valoir que c'est à la police et la justice "qu'il faudra poser la question". Pourquoi Gérald Darmanin a-t-il alors, dès les jours suivants les incidents, rejeté la responsabilité sur les supporters anglais? Il a ensuite "reconnu les différentes responsabilités" lors de son audition devant le Sénat, a fait valoir la députée à propos du mea culpa du ministre.