L'ancien directeur de campagne de François Fillon estime que les électeurs attendent une clarification.
Lui aussi l’a lâché. Patrick Stefanini, le faiseur de roi, a quitté dimanche soir la direction de la campagne de François Fillon après le rassemblement des soutiens du candidat au Trocadéro. "Après l’annonce de sa possible mise en examen, j’ai dit à François Fillon que les choses allaient être très difficiles, que beaucoup de ses soutiens allaient cesser de le soutenir et qu’il fallait qu’il se pose la question du maintien de sa candidature", a-t-il expliqué au micro de la matinale d'Europe 1 lundi. "C’est la raison pour laquelle j’ai démissionné de mes fonctions, quand vous êtes directeur de campagne, vous ne pouvez pas vous permettre d’avoir des doutes".
La balle dans le camp de Fillon. "Beaucoup de nos électeurs sont paumés et attendent une clarification, [attendent] que les principaux responsables de la droite et du centre se parlent entre eux, mais l’initiative ne peut venir que de François Fillon", soutient l'ex-responsable.
Un appel à la discussion. "Je voudrais lancer ce matin, sur votre antenne, un appel à tous les grands responsables de la droite et du centre. Je pense bien sûr à Nicolas Sarkozy, l’ancien président de la République, je pense à Alain Juppé, je pense à celle et ceux qui sont proches des deux hommes que j’ai cité, [je leur demande] de se rencontrer dans les plus brefs délais, de se rencontrer pour parler, pour évaluer la situation", a lancé Patrick Stefanini. "Ce que j’attends de l’ensemble des responsables de la droite et du centre, c’est qu’ils prennent conscience que, pour la première fois depuis bien longtemps dans notre histoire politique, nous sommes menacés d’élimination au premier tour de la présidentielle".
Les 48 prochaines heures seront décisives. François Fillon, qui répète depuis plusieurs jours qu'il ne renoncera pas à conduire la bataille de l'Elysée, est-il ouvert au dialogue ? "Nous allons le savoir au cours des 48 prochaines heures", répond Patrick Stefanini. Dans la lettre [de démission, ndlr] que je lui ai envoyé, j’ai relevé que François Fillon, en petit comité, s'est interrogé", souligne-t-il. Pour lui, le Sarthois restera candidat tant qu'il estimera être le mieux placé pour remporter la présidentielle.
"Dans l’état des derniers sondages, François Fillon était aux alentours de 20/21%, et ça ne lui permet pas de se qualifier pour le second tour", nuance Patrick Stefanini. "J’ai aperçu hier un sondage qui met François Fillon à 17%, un écart qui me parait extraordinairement difficile à remonter", relève-t-il, rappelant qu’il faut rester prudent vis-à-vis des enquêtes d’opinion.
Risque d'éclatement. "Il faut que les responsables de la droite et du centre se parlent, sinon nous serons au soir du premier tour de la présidentielle dans une situation cataclysmique qui fera voler en éclat l’organisation du parti Les Républicains", conclut-il.