A un an de la présidentielle Marine Le Pen a réuni les frontistes, dimanche à Paris, pour un 1er mai "apaisé" et surtout inédit, avec un banquet remplaçant le traditionnel défilé. Mais aussi un contre-rassemblement organisé par Jean-Marie Le Pen. Et une intervention des Femen, comme l'année dernière.
Les infos à retenir
- Jean-Marie Le Pen estime que la stratégie de sa fille n'est pas la bonne
- Marine Le Pen a déposé une gerbe puis a plaidé pour "une France apaisée"
- Intervention ironique des Femen sur la place de l'Opéra
• "La dediabolisation est un leurre ou une bêtise politique"
Un peu avant 11 heures, "le Vieux", comme prévu, a pris la parole devant ses supporters, rassemblées devant la statut de Jeanne d'Arc, mais moins que ce qu'il espérait initialement. Pour Jean-Marie Le Pen, l'"unité du Front national" est la clé d'une victoire frontiste en 2017. Mais à l’écouter face à ses derniers fidèles, il n’y croit pas et pointe du doigt, encore une fois, la stratégie de sa fille et de son équipe : "Je le dis avec gravité et tristesse : Marine Le Pen sera battue, peut-être même dès le premier tour. La dediabolisation est un leurre ou une bêtise politique".
Quant à ses derniers amis encore au sein du FN, ils ont du souci à se faire. Florian Philippot avait en effet prévenu que la présence éventuelle de cadres du FN au rassemblement dissident de Jean-Marie Le Pen aurait des conséquences. Or, selon un journaliste de l'AFP, les députées européennes Marie-Christine Arnautu et Mireille d'Ornano affirment qu'on les a désinvitées du banquet organisé par le FN. "Ce n’est pas nous qui rompons la tradition de ce défilé [d’hommage qui a lieu chaque année depuis 28 ans], c’est le Front national" qui a "choisi la grande bouffe aux abattoirs de La Villette", a poursuivi Jean-Marie Le Pen.
JM Le Pen compare son exclusion du FN à la décapitation de Louis XVI #1ermaipic.twitter.com/KNkYdd0ur0
— Elisa Bertholomey (@ebertholomey) 1 mai 2016
• Les Femen, de "vieilles" habituées
Les militantes féministes ont déjà perturbé par le passé le 1er mai du FN. Sauf que cette année, la défilé a été annulé sur décision de Marine Le Pen. Ce qui n'a pas empêché les jeunes femmes de se rendre sur place et de publier un message sur leur page Facebook : "Le 1er mai 2016 marque un moment historique en France : le parti fasciste et xénophobe Front National n'organise pas sa marche traditionnelle dans les rues de Paris, pour la première fois cette année ! Nous sommes fières de nettoyer nos rues démocratiques et laïques de la haine sale de Marine le Pen et de sa horde de racistes sauvages et misogynes. FEMEN fait son ménage du printemps: vive le nettoyage Anti-fasciste ! Vive le féminisme et l'humanisme !"
• Marine Le Pen, une gerbe et puis s'en va
Marine Le Pen, elle, a choisi une "autre" Jeanne d’Arc, place Saint-Augustin, devant laquelle elle s’est recueillie, entourée de ses lieutenants Nicolas Bay et Florian Philippot. Trois petites minutes de présence, seulement, un dépôt de gerbe, mais pas de discours. Il faudra pour cela attendre la fin du banquet prévu ce midi.
• Marine Le Pen vante une "France apaisée"
Après le grand banquet, Marine Le Pen a pris la parole devant près de 2.000 personnes réunis à La Villette. Dans son discours, précédé d'une intervention des présidents de groupe FN dans les régions, Marine Le Pen a défendu sa conception d'une "France apaisée", qui sonne comme un slogan pour 2017. "La France apaisée, c'est d'abord la tranquillité publique, le retour de la loi de la République sur tout le territoire national", a déclaré la présidente du FN, dénonçant les "zones de non-droit" et "la centaine deMolenbeek" sur le territoire français.
"Il n'est pas possible de vivre dans une nation de plus en plus troublée, en proie aux conflits, aux doutes, aux risques de déchirures. En tous domaines, la France a besoin d'apaisement, je dirais même qu'elle a besoin de paix", a poursuivi l'eurodéputée