La colère grandit dans le monde sportif. En cause, la décision du gouvernement de supprimer 1.600 postes de fonctionnaires au ministère des Sports d'ici à 2022, soit la moitié de ses effectifs. C'est ce qu'on peut lire dans une lettre de Matignon reçue en juillet par l'ex-ministre Laura Flessel, remplacée depuis mardi par l'ancienne nageuse Roxana Maracineanu. Les instances olympiques françaises espèrent bien faire changer d'avis le gouvernement, alors qu'on est en pleine période d'arbitrages budgétaires.
"Des champions en moins". Les téléphones portables des présidents de fédération chauffent depuis vendredi. Ils se mobilisent pour essayer de faire changer d'avis Édouard Philippe, en lui faisant bien comprendre l'importance de ces 1.600 fonctionnaires, les conseillers techniques sportifs. Ce sont eux qui travaillent main dans la main avec les fédérations pour le développement du sport de haut niveau en France. "S'ils disparaissent demain, ce sont des champions en moins pour après-demain", confie à Europe 1 un responsable de fédération, qui souhaite rester anonyme.
Denis Masseglia, président du Comité national olympique et sportif français, a été reçu vendredi à Matignon pour aborder ce sujet, et il s'est montré très ferme. "On ne peut pas être indifférent à une annonce qui ne peut tout simplement pas être mise en application et qui ne sera pas mise en application", tempête-t-il au micro d'Europe 1. "On a demandé que les services de Matignon apportent très vite, non seulement une clarification, mais surtout un démenti à cette idée qu'on pourrait supprimer demain 1.600 postes de cadres techniques."
Compte à rebours de trois semaines. Du côté de Matignon, on assure que les arbitrages ne sont pas finalisés. Une chose est sûre, le gouvernement doit présenter le 2 octobre le budget pour l'année 2019. Il reste donc trois semaines au monde sportif pour faire plier le Premier ministre sur ce dossier.