La sénatrice de Gironde et conseillère municipale de Bordeaux, Nathalie Delattre, a annoncé jeudi avoir saisi le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, pour protester contre l'expérimentation de publicités éphémères sur les trottoirs de sa ville, qui va à l'encontre d'une décision municipale récente.
"Publicité sur les trottoirs à Bordeaux : je saisis le ministre de l'Intérieur et lui adresse une question écrite", a indiqué sur sa page Facebook, Nathalie Delattre, sénatrice du Parti radical, conseillère municipale et conseillère de Bordeaux Métropole. Dans sa question écrite, la sénatrice demande à Gérard Collomb de "bien vouloir motiver les intentions du gouvernement et la finalité du décret" paru le 24 décembre au Journal officiel et qui prévoit l'expérimentation de marquages publicitaires pendant 18 mois sur les trottoirs des villes de Bordeaux, Lyon et Nantes.
Des dérives "en matière de publicité". Elle interroge également le ministre sur le manque de "concertation ou information des villes concernées" alors que, selon la sénatrice, la parution de ce décret est intervenue "deux jours après l'adoption par Bordeaux Métropole de son règlement local de publicité intercommunal (RLPI), qui tient précisément compte des dérives 'des nouveaux procédés et nouvelles technologies en matière de publicité' et vise à mettre fin à ce type de publicités." Elle souligne aussi "l'incompatibilité" du décret avec "un RLPI qui protège le secteur classé Unesco de la ville de Bordeaux, autorisant la publicité sur le seul mobilier urbain" et s'interroge sur le financement des évaluations semestrielles et finale prévues par le texte.
Un cadre strict. Depuis lundi, les villes de Bordeaux, Lyon et Nantes peuvent tester les marquages publicitaires éphémères sur les trottoirs, jusque-là interdits par le code de la route et le code de l'environnement. Ces marquages réalisés par projection ou application, à travers un pochoir, d'eau ou des peintures biodégradables, ne pourront pas rester plus de dix jours ni excéder 2,50 m2 et devront être espacés d'au moins 80 mètres. La mairie de Bordeaux a déjà protesté lundi contre cette décision, déplorant que les élus n'aient été ni "consultés", ni "informés" en amont de la décision.