Emmanuel Macron et Edouard Philippe ont eu beau tenter de retenir Sylvie Goulard, rien n'y a fait. Dès dimanche, elle a averti le président de la République de son souhait de démissionner de son poste de ministre des Armées. Si elle s'est donnée un délai de réflexion de 24 heures supplémentaires, comme le lui avait suggéré Macron, elle explique au JDD qu'elle avait "mûri sereinement (sa) décision".
Mardi, elle a officiellement démissionné du gouvernement afin de "démontrer sa bonne foi" dans l'enquête sur des soupçons d'emplois fictifs au MoDem. "Ceux qui disent qu'elle a été poussée vers la sortie par l'Elysée pour provoquer la chute de Bayrou se trompent lourdement, lâche un de ses proches. Marcon était furieux."
"Besoin de tranquillité." Même si elle explique avoir "besoin de tranquillité", c'est surtout dans le but de ne pas exposer son ministère qu'elle a décidé de se mettre en retrait : "Vous imaginez un acte judiciaire me concernant en pleine opération militaire ou terroriste ? J'ai estimé que ce n'était pas possible. C'est tout."
Toujours est-il que son choix a surpris beaucoup de monde. "On sort d'une campagne présidentielle où les Français veulent que l'on fasse de la politique autrement... La classe politique doit se poser la question du renouvellement de ses pratiques et de ses règles", répond-elle. C'est donc aussi une volonté d'exemplarité qui a motivé son choix.