"La menace ne vient pas d'États laïques du Moyen-Orient" comme la Syrie mais de Daech et de "groupes djihadistes" qu'il faut "éradiquer", a estimé vendredi Marine Le Pen dans un message vidéo à Emmanuel Macron, qui menace de frapper Damas pour l'attaque chimique présumée qui a tué plus d'une cinquantaine de personnes à Douma, le 7 avril.
Elle accuse Macron de vouloir "renverser le régime syrien". "Tous nos efforts doivent porter à éradiquer Daech et les groupes djihadistes même lorsqu'ils usurpent le qualificatif de 'combattants de la liberté'", a déclaré la présidente du Front national dans cette vidéo datée de jeudi. "La menace ne vient pas d'États laïques du Moyen-Orient, ni de puissances européennes qui sont de potentielles alliées dans la lutte contre le terrorisme, mais de groupes ou d'États qui aspirent à imposer au monde, au Moyen-Orient, en Afrique ou même en Europe, la dictature théocratique d'un islam politique", estime la finaliste de la présidentielle.
La députée du Pas-de-Calais accuse le président d'avoir l'intention "de renverser le régime syrien" sous couvert de "projet humanitaire", ramenant aux "heures sombres" de l'intervention occidentale en Libye. "Vous nous ramenez aux heures sombres où l'un de vos prédécesseurs, arguant de prétendues raisons humanitaires, annonçait vouloir renverser le régime (libyen) Khadafi. On sait où cela a mené", a affirmé Marine Le Pen.
Un parallèle avec la guerre en Irak. En 2003, "certains voulaient déjà nous faire croire à de prétendues armes de destruction massive", a-t-elle rappelé à propos de l'intervention des pays occidentaux en Irak, à laquelle la France avait refusé de s'associer. La guerre en Irak "a entraîné le chaos dans tout le Moyen-Orient et y a encouragé et armé l'islamisme. Les attentats que nous avons subis sur notre sol en sont la conséquence presque directe, avec le développement de Daech au fur et à mesure que s'affaissait l'Etat irakien", a fait valoir Marine Le Pen.
Les Occidentaux continuaient vendredi d'étudier leurs options militaires pour punir le régime syrien qu'ils accusent d'avoir perpétré l'attaque chimique présumée de Douma, soucieux d'éviter une escalade avec la Russie, alliée de Bachar al-Assad.