Alors que le calendrier judiciaire s'accélère pour Bernard Tapie, avec le parquet de Paris qui a demandé qu'il soit jugé pour "escroquerie en bande organisée" et "détournement de fonds publics", l'homme d'affaires s'est exprimé sur la position délicate dans laquelle se trouve François Fillon, dans une interview accordée au Journal du Dimanche.
"Engagement solennel". "Il est dans la peau de ceux, mis en examen, qu'il a tant critiqués", a soulevé l'homme d'affaires, qui est susceptible pour sa part d'être renvoyé devant le tribunal correctionnel, si les juges d'instruction suivent les réquisitions du parquet. "Un de ses proches m'a appelé pour me demander ce que je ferais à sa place. Moi, je prendrais l'engagement solennel qu'une fois élu, et bénéficiant de l'immunité présidentielle, je démissionnerais si ma femme était condamnée", a-t-il poursuivi.
Assignation en justice. Cité dans le livre "Bienvenue Place Beauvau" qui évoque un prétendu "cabinet noir" de l'Elysée, Bernard Tapie a indiqué avoir assigné en justice "les trois auteurs pour obtenir des preuves de ce qu'ils avancent. (...) Si les trois auteurs ont des preuves d'une manipulation, cela m'intéresse".
Vente d'Adidas en 1994. Le parquet de Paris demande que Bernard Tapie soit jugé pour "escroquerie en bande organisée" et "détournement de fonds publics". Il met en avant "les nombreuses démarches" effectuées par l'homme d'affaires "à l'endroit du pouvoir exécutif" avant d'obtenir, en 2008, l'arbitrage lui octroyant 404 millions d'euros pour régler son contentieux, vieux de plus de 20 ans, avec le Crédit lyonnais sur la vente d'Adidas en 1994.