Les camps de Benoît Hamon et d’Emmanuel Macron, candidats à la présidentielle, semblent difficilement conciliables. Christiane Taubira, soutien du premier, et Jean-Pierre Mignard, soutien du second, tous deux invités du Grand Rendez-vous Europe 1/Les Echos/CNews, en ont donné une parfaite illustration. Notamment quand il s’est agi d’évoquer la volonté de l’ancien ministre de l’Education de transcender le clivage droite-gauche.
"Pas de racines, pas de ressort, pas de références". "La gauche a une histoire dans ce pays, la droite républicaine a aussi une histoire. Cette histoire n’est pas faite de fantaisies ni d’anecdotes. Elle est faite d’ancrage dans des idéaux, avec des doctrines qui se sont élaborées au fil du temps, au fil de l’Histoire", a attaqué Christiane Taubira, fustigeant ensuite "les gens qui n’ont pas de racines, qui n’ont pas de ressort, qui n’ont pas de références. Pour ma part, je m’instruis de l’Histoire, de façon à être en capacité de produire les réponses contemporaines, modernes", a conclu l’ancienne ministre de la Justice.
"Bien sûr qu'Emmanuel Macron a une histoire !" "Ça, ça voudrait dire ‘Emmanuel Macron n’a pas d’histoire'. Bien sûr qu’il a une histoire", s’est agacé Jean-Pierre Mignard. "C’est une histoire politique français qu’on peut identifier. Lorsqu’il fustige en des termes très violents la colonisation, c’est Clémenceau en 1885, lorsqu’il fustige le racialisme de Ferry. C’est Chaban-Delmas et la Nouvelle société. C’est Michel Rocard", a-t-il détaillé. "C’est, à l’intérieur de la droite et de la gauche, deux courants de pensée qui ont toujours été interdits de travailler ensemble par le système électoral et l’organisation de la 5ème République."