Manon Aubry, tête de liste de La France insoumise aux élections européennes, a qualifié vendredi la taxe Gafa de "pansement sur une jambe de bois", estimant qu'il fallait s'attaquer directement aux paradis fiscaux.
Des "clopinettes". "C'est un terrible échec parce qu'en fait c'est une taxe qui est extrêmement marginale, c'est un pansement sur une jambe de bois", a déclaré la candidate de La France insoumise sur France 2. L'Assemblée nationale a voté lundi soir l'instauration d'une taxe sur les géants du numérique qui vise à imposer à hauteur de 3% du chiffre d'affaires les géants du numériques qui "créent de la valeur grâce aux internautes français". "On valide indirectement leurs schémas d'évasion fiscale (…) parce qu'on est incapables de les taxer véritablement sur leur chiffre d'affaires, donc on leur demande quelques clopinettes", a fustigé la candidate.
Des territoires à cibler. "Les véritables coupables, le premier maillon de la chaîne de l'évasion fiscale, c'est l'Irlande, c'est le Luxembourg, ce sont les îles Caïmans", a poursuivi Manon Aubry, dont le parti veut inscrire ces pays sur la liste des paradis fiscaux.
L'ONG Oxfam, dont elle a été porte-parole, a qualifié la taxe Gafa de "symbolique" et selon l'organisation altermondialiste Attac, près des deux tiers du chiffre d'affaires cumulé des Gafam (Microsoft inclus), aux activités majoritairement "hors numérique", ne seront pas couverts. Adopté en première lecture à l'Assemblée nationale, le projet de loi a été envoyé au Sénat.