Jean-Baptiste Djebbari, ministre délégué auprès de la ministre de la Transition écologique, chargé des Transports était l'invité du Grand Rendez-vous, dimanche sur Europe 1. Interrogé sur le recours à la reconnaissance faciale et à l'intelligence artificielle pour lutter contre le terrorisme dans les transports, celui-ci s'y est dit "assez favorable". La veille, dans une interview au Parisien, la présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, prônait l'utilisation de la reconnaissance faciale pour lutter contre la délinquance dans les réseaux de transports, réclamant la création d’un comité d’éthique.
"On recherche des comportements, pas des personnes"
"On l'a fait pendant le début du Covid, on a pu détecter le nombre de personnes qui portaient le masque", explique-t-il pour justifier sa position sur le sujet. "C'est comme ça qu'on a pu savoir que 95% des usagers des transports portaient bien le masque", ajoute le ministre, précisant qu'une telle mesure doit cependant nécessairement être conciliée avec les libertés individuelles. "On recherche des comportements, pas des personnes", poursuit-il, évoquant des bagages abandonnés et des personnes qui, de manière générale, se comportent de façon suspecte. "L'idée d'utiliser l'intelligence artificielle est de détecter des comportements suspects, et c'est mis en place dans beaucoup de pays".
"Un chemin tout à fait normal"
"On a un droit français qui est très protecteur", ajoute Jean-Baptiste Djebbari. "Donc l'idée de mettre en place un comité d'éthique pour se demander comment on utilise le plus efficacement les nouvelles technologies en conciliant ça avec les libertés individuelles, qui sont de rang constitutionnel, c'est un chemin qui me paraît tout à fait normal."
S'il ne sait pas réellement s'il s'agira de mettre en place la reconnaissance faciale ou toute autre technologie, le ministre en charge des Transports évoque, à ce jour, "toutes les techniques" qui permettent d'appréhender les comportements suspects. "Je ne sais pas si la reconnaissance faciale est la technique qui permet le mieux de déceler les comportements suspects, mais la plupart des pays en avance sur le sujet s'appuient beaucoup dessus pour détecter les comportements anormaux", dit-il, nommant particulièrement les États-Unis et Israël.
Pour ce qui est de la France, le ministre précise que plus de 4.000 agents de sûreté sont d'ores et déjà sur le terrain en Île-de-France pour s'occuper du maintien de l'ordre public dans les stations et les systèmes de transports. "La sécurité est un continuum", déclare-t-il, se disant prêt à avancer avec Valérie Pécresse sur ces sujets.