Défendant devant l'Assemblée nationale le projet de révision constitutionnelle, Manuel Valls a révélé vendredi qu'un projet d'attentat avait été déjoué grâce à une perquisition effectuée grâce à l'état d'urgence. "Les filières sont déstabilisées. De nombreux individus sont identifiés et placés sous surveillance. D'ailleurs, un des projets terroristes déjoués a pu l'être grâce à une perquisition administrative, menée dans le cadre de l'état d'urgence", a déclaré le chef du gouvernement devant les députés. Selon des sources concordantes, il faisait référence à l'arrestation, en décembre à Tours, d'un Tchétchène de 27 ans apparaissant dans une vidéo où il menaçait les policiers. Au passage, Manuel Valls a dressé un dernier bilan chiffré de l'état d'urgence : 3.289 perquisitions administratives, saisie de 560 armes dont 42 armes de guerre, 341 gardes à vue, 571 procédures judiciaire ouvertes et 407 assignations à résidence.
"Une unité sans faille". Le chef du gouvernement a estimé que, face à la menace du terrorisme, les Français réclamaient "une unité sans faille". "La lutte contre cette radicalisation sera l'affaire d'une génération", a insisté le Premier ministre, rappelant que "la France est une cible" et que les Français demandaient à ses élus de "tout faire pour leur protection".
L'état d'urgence prorogé. Le Premier ministre a annoncé dans la foulée que le gouvernement était "prêt à restreindre la durée de prorogation (de l'état d'urgence) à une période maximale de quatre mois, renouvelable". Ce serait une "avancée par rapport à la loi de 1955, qui ne prévoit aucune limite temporelle", a souligné Manuel Valls. Le premier article du projet de révision constitutionnelle qu'il est venu défendre inscrit l'état d'urgence dans la loi fondamentale.
Concernant la déchéance de nationalité, le chef de gouvernement a confirmé l'existence d'un amendement garantissant le "principe d'égalité" entre les Français.