La députée La République en marche Laurence Vanceunebrock a annoncé mercredi le dépôt d'une proposition de loi pour interdire les "thérapies de conversion", ces pratiques qui prétendent transformer l'orientation sexuelle ou l'identité de genre d'une personne.
Le texte n'a toutefois pas encore à ce stade de "date d'inscription à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale", a-t-elle précisé. "Le seul problème, c'est le calendrier" parlementaire, bouleversé par le coronavirus, "mais je vais mettre la pression", assure-t-elle, en espérant un examen début 2021.
Objectif : établir des "statistiques"
La députée de l'Allier avait déjà mené une mission d'information sur le sujet avec son collègue LFI Bastien Lachaud. Sa proposition de loi vise à créer une "infraction spécifique pour prohiber ces pratiques et prévoit des facteurs aggravants pour prendre en compte la situation des mineurs, public particulièrement victime de ces 'thérapies'".
Cela permettra des plaintes et des poursuites sur ce "thème bien spécifique", et d'établir des "statistiques" qui n'existent pas aujourd'hui en France, souligne-t-elle.
Lien avec des organisations religieuses
L'homosexualité, exclue en France depuis 1992 de la liste des pathologies psychiatriques, est toujours considérée comme une maladie par les promoteurs de ces "thérapies" de conversion, qui couvrent "un spectre très large de pratiques souvent insidieuses", indiquaient Laurence Vanceunebrock et Bastien Lachaud en décembre, en présentant les conclusions de leur mission d'information parlementaire.
Ces "thérapies" sont souvent adossées à des organisations religieuses qui espèrent convaincre les participants qu'il est possible de se convertir à l'hétérosexualité ou encouragent l'abstinence sexuelle. La mission d'information avait entendu "des témoignages de personnes ayant été victimes ou témoins d'exorcismes", et avait "pris connaissance de faits de viol ou d'excision".