Engouement et curiosité. Plusieurs dirigeants européens ont reconnu, en marge du premier sommet de l'UE auquel assistait Emmanuel Macron jeudi, que l'élection du nouveau président de la République a suscité un véritable "élan" politique et économique. "Incontestablement l'image de la France a changé du tout au tout depuis l'élection d'Emmanuel Macron. Beaucoup d'observateurs étrangers, en particulier les journaux anglo-saxons, attendaient […] de voir déferler une vague populiste sur la France et l'Europe après le Brexit. Ça n'a pas été le cas", commente de son côté Thierry Breton, PDG d'Atos, invité vendredi de la matinale d'Europe 1. "66% des Français ont voté pour l'euro, pour l'Europe, pour la mondialisation, pour une immigration choisie, ont voté, en fait, pour un monde libre".
Embellie économique. "Oui, c'est vrai. Ça va mieux", reconnaît encore Thierry Breton, en référence à la petite phrase prononcée par François Hollande en avril 2016. "Les perspectives pour le chômage sont à 9,4% contre 10% l'année dernière. Les perspectives de croissance ont été réévaluées il y a deux jours pour passer de 1,5 à 1,6% cette année. On sent un climat de confiance assez net, en France et en Europe. Oui, aujourd'hui on peut dire qu'il y a un sentiment assez marqué, chez les chefs d'entreprise et les acteurs économiques, que les choses vont mieux", énumère cet ancien ministre de l'Economie.
Des objectifs clairs. "La confiance revient, et sans confiance il n'y a pas de croissance", martèle-t-il. "J'ai voté pour Emmanuel Macron pour différentes raisons, j'estimais que c'était ce dont la France avait besoin, mais aussi parce qu'il est le seul à avoir tenu un discours extrêmement clair, à la fois européen et en matière de maîtrise des déficits. Il a indiqué très clairement que cette année on serait à -3%, l'année prochaine à – 2,8%, en 2019 à -2,7% et à la fin de son mandat à -1%", veut rappeler Thierry Breton.
Respecter les engagements coûte que coûte. Alors que l'exécutif attend pour le 1er juillet un audit de la Cour des comptes sur le budget 2017, Thierry Breton lance une mise en garde : "Je sais très bien que quand on fait des audits c'est pour dire : 'c'est pas moi, c'est la faute de mes prédécesseurs'. Ça a marché comme ça pendant dix ans. C'est l'heure de vérité pour le gouvernement et Emmanuel Macron. Il a donné une très bonne interview dans différents journaux et a rappelé : 'les pays d'Europe qui ne respectent pas les règles doivent en tirer toutes les conséquences politiques'. Si au mois d'août, le premier acte politique du gouvernement c'est de dire : 'je ne respecte pas les règles par ce que ce n'est pas de ma faute, c'est celle des prédécesseurs'. Je vous le dis comme je pense : le quinquennat est mort !".