L'ancien ministre LR Thierry Mariani, qui a rallié la liste du Rassemblement national pour les élections européennes, a admis mardi avoir "deux ou trois divergences" avec Marine Le Pen, acceptées selon lui par cette dernière, notamment sur la proportionnelle intégrale.
Deux points de désaccord. "L'intelligence de Marine Le Pen c'est de m'avoir pris avec deux ou trois divergences", a déclaré l'ancien député au Talk du Figaro. Thierry Mariani juge "excessif" d'instaurer un scrutin proportionnel intégral. "Je l'ai dit à Marine Le Pen et elle accepte tout à fait cette divergence d'opinion. [...] Il faut introduire une petite part de proportionnelle, mais la proportionnelle intégrale ça rappelle de mauvais souvenirs".
Il a aussi admis une divergence avec le RN sur l'ISF (impôt de solidarité sur la fortune), que le parti d'extrême droite veut rétablir. Selon, lui, "il fallait d'abord supprimer tout ce qui concernait la résidence principale, ensuite assurer une justice fiscale et sociale, et en dernier revoir ce qu'il restait de l'ISF".
"Changer l'Europe de l'intérieur". En revanche "sur l'Europe il n'y a pas de divergence" avec le RN, selon l'ancien ministre de Nicolas Sarkozy. "Il y a une nouvelle donne en Europe", avec l'arrivée au pouvoir de partis nationalistes, "qui fait qu'on peut changer l'Europe de l'intérieur" sans quitter l'euro, a-t-il fait valoir. Le candidat s'est dit "très sceptique" à propos du grand débat, affirmant que "la manoeuvre" du président Emmanuel Macron pourrait être de proposer un référendum à questions multiples "où tout le monde est d'accord" avant les européennes, puis de changer de gouvernement après le scrutin.
Un défenseur de Bachar al-Assad. Thierry Mariani, qui n'a pas pris sa carte au RN, considère cependant que s'il "reste (au RN) pendant trois ans", la "prochaine étape", "logique", serait d'adhérer. Ce fervent défenseur des gouvernements russes et syriens a estimé que le président syrien Bachar al-Assad, qu'il a rencontré "plusieurs fois", avait "gagné la guerre" civile qui ravage son pays depuis 2011 et "éradiqué le terrorisme", si bien que la France allait "être obligée de le rencontrer à nouveau".