L'économiste Thomas Piketty, conseiller du candidat socialiste à la présidentielle Benoît Hamon pour les questions européennes, a jugé dimanche qu'Emmanuel Macron représentait "l'Europe d'hier, l'Europe du traité budgétaire de 2012, qui a échoué".
"Le candidat pro-européen c'est Benoît Hamon". "Le candidat pro-européen, c'est Benoît Hamon, ce n'est pas Emmanuel Macron", a déclaré Thomas Piketty sur la chaîne BFMTV. "Emmanuel Macron, c'est l'Europe d'hier, c'est l'Europe du traité budgétaire de 2012, qui a échoué. Et ça, c'est le grand point commun entre (François) Fillon et Macron", a-t-il poursuivi. "Benoît Hamon est le candidat de la démocratisation de la zone euro", a affirmé Thomas Piketty. Il a rappelé la proposition du candidat socialiste de créer une assemblée parlementaire de la zone euro "pour voter le niveau d'investissement, la stratégie économique".
"Ça ressemble beaucoup à Fillon". Évoquant le programme économique d'Emmanuel Macron, Thomas Piketty a jugé que "quand il dit des choses, là encore, ça ressemble beaucoup à Fillon". L'économiste a par ailleurs critiqué "la suppression de l'impôt sur la fortune pour tous les gros patrimoines financiers", proposée, selon lui, par Emmanuel Macron. "90% des patrimoines au-delà de 10 millions d'euros sont des portefeuilles financiers, donc quand vous supprimez l'ISF sur les portefeuilles financiers, ça veut bien dire qu'en fait vous supprimez l'ISF", a-t-il exposé. Emmanuel Macron "est un ex-banquier qui s'apprête à faire de gros cadeaux aux banquiers et aux portefeuilles financiers", a lancé Thomas Piketty.
Le financement d'En Marche! en question. L'économiste s'est aussi interrogé sur le financement du mouvement En Marche! d'Emmanuel Macron. "Les quelques éléments qu'on a suggèrent que plus de la moitié des financements de En Marche! ont été donnés par quelques centaines de personnes", a-t-il dit. D'autre part, s'agissant des différences entre Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon, le candidat de La France Insoumise, notamment sur l'Europe, Thomas Piketty a dit que "sur le fond, (il n'était) pas sûr qu'il y ait forcément de vraies difficultés". Mais "j'aimerais bien savoir, surtout, ce que Jean-Luc Mélenchon propose pour l'Europe", a-t-il dit. "J'aimerais qu'il nous parle surtout du Plan A" visant à "crée(r) une nouvelle Europe plus démocratique et plus sociale", à côté du "Plan B qui est la sortie".