Gérald Darmanin a dénoncé lundi les "insultes" de Jean-Luc Mélenchon contre les policiers, dont trois sont en garde à vue à Paris pour avoir tué la passagère d'une voiture lors d'un contrôle et grièvement blessé le conducteur. "La police tue et le groupe factieux Alliance (syndicat de police, ndlr) justifie les tirs et la mort pour "refus d'obtempérer". La honte c'est quand ?", a tweeté le leader des Insoumis dans la nuit de dimanche à lundi, à une semaine du premier tour des élections législatives.
Un "abus de pouvoir inacceptable"
"Encore un abus de pouvoir inacceptable. La peine de mort pour un refus d'obtempérer. Le préfet approuve ? Le ministre félicite ? La honte c'est quand ?", avait-il déjà écrit plus tôt sur le même réseau social. "Les policiers, les gendarmes méritent le respect. Ils font un travail courageux, difficile et risquent leur vie à chaque instant. Les insulter déshonore ceux qui veulent gouverner. Laissons les enquêtes se faire sans les utiliser comme des otages d'une campagne électorale", lui a répondu le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. Marine Le Pen a de son côté dénoncé les mots "d'une gravité inouïe" de Jean-Luc Mélenchon "à quelques jours de sa retraite politique".
La police tue et le groupe factieux Alliance justifie les tirs et la mort pour "refus d'obtempérer". La honte c'est quand ?
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) June 5, 2022
"Il fait donc le choix du déshonneur en rompant définitivement avec les valeurs de la République française", a ajouté la cheffe de file du Rassemblement national. "Ce sont des propos indignes de quelqu'un qui prétend vouloir gouverner la France", a réagi de son côté Stéphane Le Foll, maire socialiste du Mans et ancien ministre de François Hollande. Le délégué général d'Alliance Frédéric Lagache a dénoncé à l'AFP des "propos inqualifiables" et annoncé un dépôt de plainte "dès demain" (mardi).
Trois policiers en garde à vue
Samedi, en fin de matinée, trois policiers ont ouvert le feu dans le nord de Paris sur les occupants d'une voiture soupçonnés d'avoir refusé de se soumettre à un contrôle puis de leur avoir "foncé" dessus, selon le récit d'une source policière. Les gardes à vue des trois policiers, deux hommes et une femme, auditionnés à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) pour "violence avec arme par personne dépositaire de l'autorité publique" ont été prolongées lundi, a indiqué le parquet de Paris.
Le conducteur de la voiture a lui été placé brièvement lundi en garde à vue à l'hôpital pour "tentative d'homicide sur personnes dépositaires de l'autorité publique" avant que la mesure ne soit suspendue, l'homme de 38 ans n'étant finalement pas en état d'être entendu à ce stade.